Le pontife souhaite qu’il n’y ait plus de mort dû à la N’drangheta
Rome, 22 juin 2014 (Apic) Ceux qui ont choisi un «chemin de mal», comme les mafieux, «ne sont pas en communion avec Dieu mais sont excommuniés», a lancé le pape François le 21 juin 2014. Le pontife s’exprimait lors de la messe qu’il célébrait, à Sibari, au terme de son voyage en Calabre. Plus tôt dans la journée, à la prison de Castrovillari, à Cassano all’Jonio, le pape a souhaité devant les parents d’une jeune victime du crime organisé qu’il n’y ait plus jamais de personnes tuées par la N’drangheta, la mafia calabraise.
Dans une condamnation très dure du crime organisé, le pape a assuré que La N’drangheta était l’adoration du mal et la dépréciation du bien commun». Il a demandé que ce mal soit «disputé» et «éloigné».
«Quand l’adoration de l’argent se substitue à l’adoration du Christ, s’ouvre alors la voie du péché, de l’intérêt personnel et de l’abus», a affirmé le pontife. Il a exhorté l’Eglise à s’employer toujours plus à ce que le bien puisse prévaloir. «C’est ce que demandent nos enfants, nos jeunes, qui ont besoin d’espoir».
Le pape François a également exprimé son soutien à l’évêque, aux prêtres et diacres de cette Eglise en Calabre. Il a étendu ce soutien aux pasteurs et aux fidèles qui s’engagent courageusement dans l’évangélisation. Le pontife a exhorté ces fidèles «à témoigner de la solidarité concrète avec les frères, en particulier ceux qui ont plus besoin de justice, d’espérance, de douceur».
Reprenant l’Evangile de la solennité du Corps et du sang du Christ, le pape a souligné deux aspects inséparables de cette fête: «adorer Dieu» et «cheminer avec lui». «Nous n’adorons que lui et nous renonçons au mal sous toutes ses formes», a-t-il souligné avant de dénoncer, comme il l’avait fait deux jours auparavant, les idoles de l’argent, de la vanité, de l’orgueil et du pouvoir. La Fête-Dieu, célébrée le 18 juin au Vatican, l’est plus habituellement le dimanche suivant dans le reste du monde. Le pape a célébré cette messe anticipée du dimanche dès 16h, ce qui est plutôt inhabituel.
Plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées sur la plaine de Sibari, à quelques kilomètres au sud de Cassano all’Jonio en Calabre, pour cette messe présidée par le pape François. La cérémonie marquait la fin d’un voyage d’une dizaine d’heures dans ce petit diocèse marqué par l’empreinte du crime organisé.
Un peu plus tôt dans la journée, le pontife s’est rendu dans la prison de Castrovillari, où il a notamment rencontré des membres de la famille du petit Cocò Campolongo, tué avec son grand-père par la mafia locale, la N’drangheta, en janvier dernier. Le pape a alors souhaité qu’il n’y ait «plus jamais de victimes de la N’drangheta…plus jamais de violence envers les enfants». Il a assuré à la famille du garçonnet qu’il continuait à prier pour lui.
Le pape François a rencontré les membres de la famille Campolongo dans la prison de Castrovillari où est détenu le père du garçon, Nicola Campolongo.
«Arrêtez de faire le mal !» avait déjà demandé le pape François au monde de la mafia, lors d’une émouvante veillée de prière en présence de plusieurs centaines de proches de victimes du crime organisé, en mars dernier, à Rome. «Convertissez vous, avait lancé le pape, il est encore temps de ne pas finir en enfer». (apic/imedia/mb/rz)
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