Le premier concile véritablement œcuménique depuis le IVe siècle
Nicée, 29 mai 2014 (Apic) Selon le souhait du pape François et du patriarche de Constantinople, Barthlomée Ier, catholiques et orthodoxes pourraient se retrouver à Nicée, en Turquie, en 2025, pour marquer le 17e centenaire du premier concile œcuménique, qui rassembla dans cette ville l’ensemble des Eglises chrétiennes. C’est ce qu’a indiqué Bartholomée Ier, patriarche orthodoxe de Constantinople, dans une interview publiée par l’agence d’information catholique «AsiaNews» le 29 mai 2014.
La rencontre avec le patriarche de Constantinople, 50 ans après l’accolade entre Paul VI et Athénahoras, devait être, aux yeux du pape, le point culminant de son voyage en Terre Sainte. Si l’arrêt du pontife devant le mur de séparation et son invitation au président israélien Shimon Pérès et à son homologue palestinien Mahmoud Abbas ont quelque peu occulté cet aspect, il n’en demeure pas moins que des décisions concrètes en faveur du rapprochement entre catholiques et orthodoxes ont été discutées. Selon les observateurs, c’est d’ailleurs dans le domaine des relations œcuméniques que les effets de la visite du pape François en Terre Sainte seront les plus visibles sur le long terme.
Avec le pape, a affirmé Bartholomée Ier à «AsiaNews», «nous nous sommes mis d’accord pour laisser en héritage à nous-mêmes et à nos successeurs de se retrouver à Nicée en 2025, pour célébrer tous ensemble, après 17 siècles, l’anniversaire du premier concile véritablement œcuménique, d’où émergea le Credo».
En 325, ce concile rassembla à Nicée (aujourd’hui Iznik, à 130 kilomètres au sud-est d’Istanbul) plus de 300 évêques d’Orient et d’Occident, issus de différents patriarcats et Eglises. La profession de foi qui fut constituée à ce moment-là est très semblable à celle qui est récitée encore aujourd’hui dans la liturgie. Elle affirme notamment que Jésus partage la «même nature que le Père», contrairement à ce que prétendait l’arianisme. C’est pour s’opposer à ce courant que ce concile avait été convoqué.
«Le dialogue pour l’unité entre catholiques et orthodoxes repart de Jérusalem», a encore affirmé le patriarche de Constantinople à «AsiaNews». C’est là qu’aura lieu, à l’automne prochain, une rencontre de la Commission mixte catholico-orthodoxe. A ses yeux, tous devront à ce moment-là s’engager «sans hypocrisies».
Le pape et le patriarche de Constantinople ont également discuté de la possible unification de la date de Pâques. Ce thème devrait être débattu lors d’un concile panorthodoxe prévu à l’horizon de la Pentecôte 2016, malgré des dissensions entre Eglises. Cette unification, par le choix d’une date fixe, a notamment été demandée au pape par les patriarches des Eglises catholiques d’Orient, dont les fidèles appartiennent souvent à des familles mixtes. En Terre Sainte, cette date a déjà été unifiée. (apic/imedia/mm/rz)
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