Une mission spécifique : l’éducation des filles
Fribourg, 16 octobre 2013 (Apic) Depuis 380 ans, les religieuses ursulines de Fribourg ont été fidèles à leur mission spécifique d’éducation des filles. C’est cette aventure à travers les vicissitudes des temps qu’elles racontent par une exposition dans une des anciennes chapelles de leur maison de la rue de Lausanne. Une centaine de documents choisis relatent par petites touches les quatre siècles d’histoire de la Congrégation.
Après une fructueuse première exposition en 2012-2013 les sœurs ont remis l’ouvrage sur le métier pour présenter quatre siècles d’éducation des filles à Fribourg. Arrivées dans la cité des Zaehringen le 27 mars 1634 en provenance de Porrentruy en fuyant la Guerre de Trente ans, les ursulines n’ont eu de cesse «d’instruire les filles et les femmes, mêmement les plus pauvres.»
Un des premiers témoignages exposés, daté de 1625, est un opuscule de quelques pages rédigé en latin et en allemand. Le «compendium Instituti Sodalitatis Ursulae» résume la première règle de vie des religieuses. Publié sous l’autorité de l’évêque de Bâle, il stipule notamment : «Est fondamental pour cet Institut la manière d’aider le prochain: et ce qui lui est le plus propre est d’enseigner les jeunes filles et même aussi les femmes avancées en âge: en premier toutefois, elles prennent soin des plus ignorantes sans aucune distinction de personnes et gratuitement. […] Donc dans ce but, chaque maison ouvre une école pour instruire les jeunes filles». Dès les premières années, l’école de Fribourg compte 150 élèves. Ce nombre montera ensuite jusqu’à plus de 400.
La prospérité du XVIIIe siècle, illustrée par de riches ouvrages de piété aux belles reliures ou de la vaisselle en argent, s’achève brutalement avec l’invasion des troupes françaises en 1798. Les sœurs sont chassées, la maison pillée et en partie incendiée. Après quelques années d’exil au monastère de la Maigrauge, les sœurs reprennent possession de leurs biens, mais tout est à reconstruire. Le péril revient dès le milieu du siècle après la défaite lors de la guerre du Sonderbund en 1848, et la prise du pouvoir à Fribourg par les radicaux. Les religieuses sont interdites d’enseignement, jusqu’au retour au pouvoir d’un gouvernement conservateur une dizaine d’années plus tard.
Le XXe siècle, illustré surtout par des photos et une machine à écrire, est celui où la congrégation compte sa plus large expansion. Les sœurs sont sollicitées pour diverses écoles de villages, elles ouvrent l’école normale de sainte Agnès, l’école de commerce de Gambach, l’école de nurses à Bertigny, l’école normale ménagère. En 1943, quelque 260 religieuses réparties en 29 endroits s’occupent de 2’752 élèves.
Le XXIe siècle marque un peu un retour aux origines, relève la supérieure Sr Anne-Véronique Rossi. Les sœurs ne sont plus que 51 et n’ont plus que l’école secondaire à Ste Agnès avec une quarantaine d’élèves. Depuis les années 1970, les ursulines ont une mission à Pala, au Tchad, où une jeune africaine a rejoint la congrégation.
L’exposition occupe l’ancienne chapelle dite des congrégations au 3e étage du bâtiment de la rue de Lausanne 92 à Fribourg.
Heures d’ouverture : chaque dernier samedi du mois de 14h à 17h
Dimanche 20 octobre 2013 et 30 mars 2014 de 10h30 à 12h et de 14 à 17h
Sur rendez-vous pour les écoles ou les groupes tel. 026 347 10 70 ou archives.frib@st-ursule.org
(apic/mp)
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