France: Le Père dominicain Philippe Maillard est décédé l’âge de 93 ans

Une vie au milieu des pauvres

Lille, 31 août 2013 (Apic) Le dominicain Philippe Maillard, longtemps aumônier de prison à Loos-lès-Lille, est décédé jeudi 29 août à 93 ans à Lille. Né le 1er janvier 1920 à Lausanne en Suisse dans une famille aisée, et après avoir exercé quatre ans comme avocat, il avait tout abandonné pour entrer chez les dominicains en 1943, indique le quotidien français La Croix dans son édition du 30 août.

«J’avais entendu prêcher le Père Carré à Notre-Dame dans le Paris occupé, et la manière dont il parlait du Christ m’avait bouleversé», témoignait le Père Maillard dans un documentaire du «Jour du Seigneur» en 2007. Après son ordination, il est nommé aumônier de la faculté de droit de Paris, ce qui l’amène à lancer des camps d’été en haute montagne et à se lier, à partir de 1954 et de la guerre d’Algérie, aux milieux clandestins luttant contre la torture, poursuit La Croix, dans un article signé par Claire Lesegretain. Il est ensuite élu prieur des couvents dominicains de Strasbourg, puis de Toulouse, avant de devenir directeur du Centre international de la Sainte-Baume.

A 58 ans, après avoir rencontré le Père Joseph Wresinski, fondateur d’ATD Quart Monde, il rejoint le quartier alors très pauvre de Lille-Moulins, d’abord comme permanent d’ATD Quart Monde, puis dans une petite communauté qu’il fonde en 1978. SDF, voisins et amis sont accueillis autour d’un repas ou pour l’Eucharistie du mercredi soir qui rassemble une soixantaine de personnes, sans parler des ateliers bibliques, des préparations à la confirmation… et des voyages organisés à Lourdes, à Assise ou dans le Sinaï. «J’imagine que c’est comme cela que le Christ vivait, au milieu des pauvres, car c’est eux qui venaient le plus l’écouter. Ici, on leur permet d’exister», expliquait-il en 2007.

À partir de 1981, le Père Maillard devient aumônier de la maison d’arrêt et du centre de détention de Loos-lès-Lille (800 places au total), où il côtoie bien d’autres misères. Dans son ouvrage «Le Rebelle», il raconte l’itinéraire cabossé d’un détenu, Jacky, sa conversion au christianisme et comment ils avaient fondé ensemble une maison d’accueil pour anciens détenus (aujourd’hui fermée).

Le P. Maillard a publié trois autres livres – «Le Bonheur d’aimer» (Cerf, 1995), «Le secret d’un visage» (Presses de la Renaissance, 2007) et «L’Évangile aux voyous» (Cerf, 2008). Ses funérailles auront lieu le 3 septembre au couvent des dominicains de Lille. (apic/lacroix/bb)

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