Chine: Le Père Armand David, «savant-missionnaire» du XIXe siècle
Pékin, 28 août 2013 (Apic) Le Père Armand David, missionnaire de la congrégation des lazaristes, et naturaliste, embarque pour les confins de la Chine en 1862 à la rencontre des chrétiens. Le site internet du quotidien français «La Croix» présente le portrait de ce «savant-missionnaire» qui a notamment fait connaître le grand panda à l’Occident.
Le lazariste marcheur, découvreur, naturaliste, est venu dans l’Empire du Milieu il y a un siècle et demi, en quête d’espèces animales rares ou totalement inconnues en Europe.
L’épopée était impensable. Il était à des mois de voyage de sa terre natale, le Pays basque, où il était né en 1826. «On a du mal à imaginer la force de l’âme et surtout la foi profonde de cet explorateur-voyageur-scientifique pour affronter un tel environnement inconnu», relève Dorian Malovic, qui a réalisé un reportage sur les lieux pour le compte de «La Croix».
Lors de sa deuxième expédition au cœur de la Chine, en 1869, le Père David raconte dans son carnet de voyage: «Mille aventures, mille dangers, il y a des gorges, des rapides, des missionnaires s’y sont noyés, la population est hostile et on apprendra dans quelques jours des massacres de chrétiens, il faut faire dix ou douze heures de marche, s’embourber dans les marais, subir la fièvre, échapper aux brigands et aux soldats…» Mais entre ces témoignages difficiles viennent également des témoignages lumineux de bonheur, de rencontres, de découvertes…et surtout pour lui les fleurs, les arbres, les oiseaux, les singes, les roches et les fossiles, ainsi qu’un animal devenu mythique: le panda. Il ne vit, tout en risquant la mort à plusieurs reprises, que pour l’émerveillement qu’il ressent en observant la nature et les animaux, «créatures de Dieu» sur toute la planète.
C’est lors de son exploration de la montagne de Hongshanding, dans l’ouest de la Chine, que des habitants lui offrent la carcasse d’un «ours blanc et noir» fraîchement tué. Il enverra le corps à Paris, et le grand panda sera décrit scientifiquement pour la première fois en 1870.
Plus tard encore, il écrira que «toutes les sciences qui ont pour objet les œuvres de la création tendent à la gloire de leur auteur: elles sont louables en elles-mêmes et saintes en leur but: connaître la vérité, c’est connaître Dieu».
À la recherche de la vérité, le Père Armand David y consacrera sa vie entière, soucieux de pédagogie lorsqu’il travaillera dans des écoles missionnaires en Chine, avide de «reprendre la route de l’exploration», collecter, voir, découvrir et aussi empaqueter ses trouvailles dans d’énormes caisses en bois qui traversent la Chine pour rejoindre le port de Shanghaï. Elles voguent ensuite pendant des semaines vers la France pour se poser au Musée d’histoire naturelle en plein Ve arrondissement de Paris, au cœur du Jardin des Plantes. Là, ses découvertes sont attendues avec impatience, classées, rangées, étudiées et aussi exposées aux spécialistes comme au public.
La célébrité du Père David a rapidement dépassé les frontières françaises et les Sociétés de géographie de l’époque lui octroient des financements importants pour poursuivre ses expéditions. Le ministère français des affaires étrangères lui apporte son entier soutien.
Ce savant missionnaire hors norme aura sa vie entière servi la science en même temps que la religion. Après ces longs séjours en Chine et ses trois grandes expéditions, il doit rentrer en France pour raison de santé en 1874. Il étudie encore, consigne par écrit toutes ses recherches, donne des conférences scientifiques, rivalise avec les scientifiques anglais, reconnaît ses erreurs, révèle au monde d’autres réalités terrestres chinoises et reçoit même la Légion d’honneur le 31 décembre 1895, cinq ans avant sa mort, contre la règle interne des lazaristes qui prohibait ces décorations… Mais ils se sont montrés magnanimes pour leur plus grand naturaliste missionnaire. (apic/lcx/rz)
Pour voir l’article sur le site de «La Croix»:
http://www.la-croix.com/Religion/Actualite/Le-P.-Armand-David-naturaliste-dans-l-empire-du-Milieu-2013-08-27-1002924
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https://www.cath.ch/newsf/le-decouvreur-du-panda-a-eu-une-importante-influence-sur-la-science/