Syrie: Profonde inquiétude des jésuites du Moyen-Orient après la disparition du Père Dall'Oglio

Le Père Frans van der Lugt pris au piège dans la vieille ville de Homs

Beyrouth, 5 août 2013 (Apic) Les jésuites du Moyen-Orient, dans un communiqué signé du Père provincial Victor Assouad, ont exprimé le 5 août 2013 leur «profonde inquiétude» pour leurs confrères pris au piège dans le conflit syrien. Ils craignent pour la vie des Pères Paolo Dall’Oglio, enlevé par des inconnus il y a une semaine, et Frans van der Lugt, qui vit dans les ruines de la ville assiégée de Homs.

Le Père Assouad rappelle la disparition depuis une semaine de son confrère Paolo Dall’Oglio, un jésuite italien expulsé de Syrie et revenu clandestinement dans le nord du pays, dans une zone sous contrôle des rebelles et «peut-être enlevé par des groupes jihadistes opérant dans la région». Arrivé depuis la Turquie le 27 juillet dans la ville syrienne de Raqqa, contrôlée par les rebelles, il s’est rendu dans un lieu inconnu pour rencontrer Ibrahim Awad Ibrahim Ali al-Badri, dit Abou Bakr al-Baghdadi al-Husseini al-Qurashi, «émir» irakien à la tête des intégristes de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), un groupuscule de guérilla sunnite sous la tutelle d’Al-Qaïda en Irak.

Le provincial des jésuites du Moyen-Orient attire également l’attention sur la situation critique dans laquelle se trouve le Père Frans van der Lugt, reclus dans la Résidence des Pères jésuites, dans le quartier chrétien de Boustan al-Diwan, au cœur de la vieille ville de Homs, occupée par les rebelles, rapporte le 5 août l’agence d’information vaticane Fides.

Au milieu des réfugiés assiégés

Le religieux hollandais, présent en Syrie, sa deuxième patrie, depuis 1966, a voulu rester à Homs avec la poignée de personnes qui n’ont pas pu quitter le quartier encerclé par l’armée gouvernementale syrienne. Quelque 400’000 personnes ayant fui d’autres secteurs de la ville en proie à des combats féroces entre l’armée et les milices rebelles ont trouvé refuge dans le quartier de Waer. Ces réfugiés – essentiellement des femmes, des enfants, des vieillards – manquent de tout et les vivres commencent à manquer. Avec la prise, ces derniers jours, par les forces de Bachar al-Assad du quartier de Khaldiyé, le sort de Homs semble scellé, alors que l’armée tente d’éliminer les dernières poches rebelles, concentrées notamment dans le centre historique complètement détruit.

Evoquant la situation dramatique dans laquelle se trouvent les personnes réfugiées dans la Résidence des jésuites de Homs, le provincial des jésuites du Moyen-Orient demande que l’on n’épargne aucun effort pour protéger leur vie. Le Père Assouad réaffirme, au nom de toute la Compagnie de Jésus, sa «solidarité avec les souffrances de tout le peuple». Les jésuites s’engagent à poursuivre leur action humanitaire qui s’adresse à tous et renouvelle leur proposition de «travailler pour la paix et la réconciliation en Syrie». (apic/fides/be)

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