Pas de nouvelles du jésuite italien enlevé à Raqqa
Raqqa/Beyrouth, 3 août 2013 (Apic) Des militants de l’opposition qui luttent contre le régime de Bachar al-Assad ont lancé une campagne sur internet pour la libération du Père Paolo Dall’Oglio, décrit comme «le patron de la paix». Le jésuite italien, connu pour ses sympathies pour les rebelles syriens, dont il demande l’armement par les puissances occidentales, serait depuis le 29 juillet aux mains de combattants islamistes qui l’ont capturé près de Raqqa, au nord-est du pays, seul chef-lieu de province tenu par les rebelles.
L’opposition syrienne s’est déclarée samedi 3 août «très inquiète» de la disparition du prêtre jésuite italien, kidnappé par un groupe qui serait proche d’al-Qaïda. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) affirme que le Père se serait rendu à Raqqa pour rencontrer des dirigeants de l’Etat islamique d’Irak et du Levant (EIIL).
Il voulait négocier la libération de militants kidnappés par ce groupe islamique extrémiste et tenter un accord de paix entre les combattants kurdes et les jihadistes de l’EIIL. Des combats sanglants entre les deux groupes ont déjà fait des dizaines de morts. Le religieux avait dénoncé des violences commises contre des habitants kurdes à Tel al Abiad, à la frontière avec la Turquie, ce qui n’avait pas du tout été apprécié par les islamistes.
La Coalition nationale syrienne (CNS), qui regroupe une partie de l’opposition syrienne, a appelé le 3 août à la «libération immédiate» du Père Dall’Oglio et s’est dite très inquiète pour le sort de ce sympathisant de la rébellion. «Nous demandons à toute personne impliquée dans la disparition du Père Paolo de se manifester et de le relâcher», peut-on lire dans le communiqué de la CNS.
On est d’autre part toujours sans nouvelles du sort de Mgr Gregorios Iohanna Ibrahim, métropolite de l’Eglise syriaque orthodoxe, et de Mgr Paul Yazigi, métropolite de l’Eglise grecque orthodoxe d’Antioche, à Alep, enlevés par des «inconnus» qui ont également assassiné leur chauffeur le 22 avril dernier. Les deux prélats ont été kidnappés dans le village de Kafr Dael, dans la province d’Alep, une zone contrôlée par les rebelles, près de la frontière turque.
La disparition de deux prêtres – les Pères Michel Kayyal, arménien catholique, et Maher Mahfouz, grec orthodoxe, enlevés par un groupe de rebelles armés le samedi 9 févier sur la route conduisant d’Alep à Damas – et l’enlèvement des deux évêques orthodoxes, ont semé la peur et l’angoisse parmi les chrétiens et accéléré leur mouvement de fuite vers des zones plus sûres ou à l’étranger. (apic/orj/dstar/com/be)
webmaster@kath.ch
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/pas-de-nouvelles-du-jesuite-italien-enleve-a-raqqa/