On trouve de tout à la Cité de la Foi
Rio de Janeiro, 24 juillet 2013 (Apic) Avec plus de 200 exposants, la Cité de la Foi, installée au Centre de Convention «Rio Centro», propose des produits et des services aussi variés que surprenants au million de visiteurs attendus pendant les JMJ.
Quand on lui parle de «nouvelle évangélisation», Andrei Costa Faria pense tout de suite «nouvelles technologies». Technologie audio plus précisément. Il faut dire que cet ingénieur informatique de formation a eu une idée aussi simple que brillante: «Dans un monde où les gens sont bombardés d’informations violentes et souvent pessimistes, explique ce quarantenaire au ton de voix posé, il est indispensable d’écouter des messages qui parlent de paix et de sagesse au quotidien pour affronter le monde et l’aimer.»
C’est ainsi qu’est née, en mai 2012, «Voz Divina» (Voix divine). L’idée? Mettre à disposition du grand public «des messages de paix et d’amour» enregistrés par des gens (re)connus au sein de l’Eglise catholique brésilienne, comme des prêtres chanteurs ou des présentateurs vedettes d’émissions sur des chaines catholiques. A raison d’un abonnement mensuel ou via une carte prépayée d’un montant de 9,90 reais (CHF 4,20), il est possible de télécharger sur son ordinateur ou son téléphone portable, voire même de recevoir sur son téléphone fixe jusqu’à 40 messages de foi par mois. De quoi «se sentir mieux avec son âme». Un marché qu’Andrei Costa Faria entend développer très vite avec un objectif de 500’000 auditeurs d’ici à juin 2014.
Bienvenue à la Cité de la Foi, une grande exposition catholique qui se tient du 20 au 29 juillet au Rio Centro, un immense centre de convention situé à l’ouest de Rio de Janeiro. Programmé en même temps que les JMJ, cette foire qui occupe trois pavillons a pour objectif d’accueillir un million de visiteurs. L’occasion pour quelques 200 exposants de présenter des produits et services parfois surprenants.
C’est le cas par exemple de Beatek, une entreprise spécialisée dans les systèmes d’horlogerie sonore, capable de fournir du matériel tant pour les écoles que pour les lieux publics comme les gares routières et autres bâtiments publics. Depuis 2010, cette société exploite avec succès un créneau que ces responsables qualifient eux-mêmes «d’extrêmement porteur»: l’installation d’horloges et tocsins électroniques dans les édifices religieux neufs ou nécessitant une réhabilitation.
«Au delà des églises qui se construisent chaque année dans le pays, beaucoup de clochers ne sont plus en état de fonctionner», explique Rotil Gomes, un des responsables commerciaux de Beatek. «Nous proposons donc de substituer ces dispositifs obsolètes et parfois dangereux par une machine facile d’usage qui permet de programmer les heures de fonctionnement et les timbres de carillon souhaités».
«Nos produits suscitent l’intérêt d’un nombre croissant de prêtres, assure Rotil Gomes. Et nous faisons notre possible pour mettre en place des échelonnements de paiement, car le manque de moyens financiers est le problème le plus sensible de notre activité». Quid des sacristains qui tiraient jadis les cloches? «Aujourd’hui, la plupart d’entre eux sont âgés et bénévoles, sourit Carlos Gomes. Nos produits leur permettent donc de prendre un repos bien mérité!»
Dans son genre, l’entreprise Théos souhaite, elle aussi, éviter aux prêtres de s’épuiser dans des tâches de gestion, pourtant indispensables pour conduire les affaires d’une paroisse. «Nous vendons un soft de gestion qui permet aux responsables ecclésiaux de gérer leurs paroissiens, mais aussi la comptabilité, et notamment la dîme», précise Geraldo Antonio Diaz, le responsable de cette entreprise basée à Maringa, dans l’état du Parana, au sud du Brésil. «Notre logiciel permet également de gérer la numérisation des documents officiels tels que les certificats de baptême, de mariage et de décès». Théos est d’ailleurs leader sur ce marché avec pas moins de 3’600 paroisses clientes sur les 12’000 que compte le Brésil et s’est développé dans près de 60 diocèses différents». Le tout pour un abonnement mensuel de 73,50 reais, soit un peu plus de CHF 30.
Avec les nombreux stands proposant des produits textiles, les éditeurs comptent parmi les professionnels les plus représentés à la Cité de la Foi. Et pas seulement les éditeurs de Bible. Certes Antonio Ribeiro de Castro propose le livre Saint dans son catalogue. Mais le fondateur des Editions «COMDEUS» (Avec Dieu) présente plus volontiers les deux meilleures ventes de ce premier semestre 2013. «Il y a d’abord la biographie de Nha Chica, une religieuse née en 1810 et qui a dédié sa vie aux plus pauvres. Sa piété et son dévouement lui ont valu une grande réputation de sainteté de son vivant, souligne Antonio Ribeiro de Castro. Et cette religieuse, chère dans le cœur des Brésiliens, pas seulement des catholiques, a été béatifiée en mai 2013. Ce fut une grande fierté pour notre pays». Et une belle réussite littéraire pour son biographe.
Nha Chica, une source d’inspiration pour tous les catholiques brésiliens? Sans doute. Pourtant l’icône semble elle aussi impuissante face à l’irréversible érosion des fidèles dont souffre l’Eglise catholique brésilienne et latino américaine depuis plusieurs décennies. Pourtant l’éditeur de COMDEUS refuse la fatalité. Il a même pris l’an dernier le contrepied en rééditant pour la … 5ème fois «Pourquoi ces ex-protestants sont devenus catholiques», un ouvrage regroupant les témoignages d’ex pasteurs et laïcs «revenus à l’Église Mère». «C’est un succès total!», se réjouit-il. Et, d’une certaine manière aussi, une nouvelle forme d’évangélisation. (apic/jcg/bb)
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