Une venue attendue avec un grand espoir et quelques craintes
Rio de Janeiro, 20 juillet 2013 (Apic) A deux jours du début des 28ème Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ), Rio de Janeiro se prépare à accueillir le pape François. Des attentes bien différentes selon que l’on soit volontaire, sculpteur de sable sur la plage de Copacabana ou … forces de l’ordre.
Samedi 20 juillet, plage de Copacabana, à Rio de Janeiro. Deux jours avant l’arrivée du pape François au Brésil pour les 28e JMJ, des dizaines d’ouvriers s’activent encore pour monter l’immense scène surplombée d’une monumentale croix blanche, sur laquelle le pape sera officiellement accueilli, jeudi 25 juillet, par plus d’un million et demi de jeunes venus du monde entier, avant d’y revenir le lendemain, à 18 heures, pour y célébrer le Chemin de croix.
Assise à quelques dizaines de mètres du chantier, les pieds nus dans le sable fin, face à l’océan, Gabriela, une volontaire des JMJ, profite de quelques heures de répit. Dès cet après-midi, comme près de 40’000 autres volontaires, cette Argentine de 22 ans va suivre une formation express pour accueillir et encadrer les pèlerins. En attendant, elle feuillette un guide touristique de Rio spécialement édité pour l’occasion: «A bras ouverts pour accueillir les jeunes du monde entier». Musées à visiter, lieux pour manger, boire un verre ou sortir, les possibilités ne manquent pas. Mais Gabriela est venue à Rio de Janeiro pour autre chose.
«Pour moi, ces JMJ représentent une grande étape de ma vie de catholique, explique cette étudiante en biologie de Buenos Aires. D’abord parce ce que ce sont mes premières JMJ. Je ne cache pas non plus que le fait que le pape soit Argentin, comme moi, m’inspire beaucoup de fierté.» Mais l’essentiel est ailleurs. «Comme beaucoup de jeunes de mon âge, j’ai des doutes malgré une foi très importante. Je trouve que ces dernières années, l’Eglise catholique a beaucoup souffert d’un manque de proximité avec ses fidèles. Elle ne savait pas répondre à nos craintes et à nos espoirs. Du coup, beaucoup de jeunes se sont détournés d’elle. Et nous avons besoin aujourd’hui d’un pape qui redonne ce souffle, cette énergie.»
De l’énergie, il en faudra particulièrement aux forces de police et de l’armée chargées de la sécurité de l’évènement. Les appels à la manifestation pendant ces JMJ se multiplient en effet depuis quelques jours sur les réseaux sociaux. Et la mobilisation des forces sécurité est au centre des préoccupations des autorités brésiliennes. Roberto Alzir Dias Chaves, le secrétaire adjoint des grands évènements à Rio de Janeiro, a ainsi assuré que ces JMJ «donneraient lieu à la plus grande mobilisation policière de l’histoire de la ville».
De son côté, Gilberto Carvalho, le secrétaire général de la présidence, a affirmé qu’il ne «craignait pas une reprise des manifestations». Il a même assuré que «le pape sera en sécurité ici. Et pas grâce aux forces armées, mais grâce à notre peuple, notre démocratie, en vertu de la sympathie que provoque le pape, parce qu’il représente un espoir, pas seulement pour l’Eglise, mais aussi pour l’humanité».
Un sentiment que partage le général Abreu, chargé de coordonner la sécurité de l’évènement. Et ce, même si la sécurité du Saint-Père est l’objet de «négociations» avec les autorités du Vatican. C’est ce qu’a reconnu l’officier, lors d’une conférence de presse, le 18 juillet, pour présenter dans le détail le dispositif destiné à assurer le bon déroulement des JMJ. Il a assuré que «la situation allait être sous contrôle», tout en admettant que certaines restrictions imposées par le Vatican étaient «sources de préoccupations». C’est le cas notamment du refus du Saint-Père de circuler à bord d’une papamobile au vitrage blindé, préférant une voiture ouverte «pour se sentir plus proche des fidèles».
En tout cas, cette effervescence à venir n’est pas pour déplaire aux petits commerçants de Rio de Janeiro. Même si la plupart d’entre eux rappellent que «les pèlerins ne sont pas très dépensiers». En attendant, Rogerio, «sculpteur sur sable» sur la plage de Copacabana, s’est déjà organisé pour que soit assurée une présence 24 heures sur 24 devant son oeuvre, une statue du pape François assis sur son trône. «Je crois que dans la réalité, il est un plus mince que celui que j’ai fait, admet en souriant ce jeune de 31 ans, dont déjà 20 de sculpture sur sable. Mais à cause du vent et des prévisions de pluie, c’est plus prudent de le faire plus massif».
En réalisant ce travail, Rogerio, qui appartient à l’Eglise Universelle du Règne de Dieu, d’obédience évangélique, avoue que cette fois-ci, il a fait une prière particulière: «Je sais que le pape François est un homme qui aime le contact avec les gens simples comme moi, explique t-il. Alors, j’ai prié très fort pour que, le jour où il va célébrer la messe à Copacabana, il vienne bénir cette sculpture qui le représente». Un doux rêve, mais qui ressemblerait fort à un cauchemar pour les hommes chargés de la sécurité du pape François. (apic/jcg/bb)
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