Un taux de femmes victimes de violences trois fois plus élevé que la moyenne
Ottawa, 26 juin 2013 (Apic) L’Assemblée des Premières Nations du Canada estime que quelque 600 femmes autochtones sont portées disparues ou ont été assassinées au cours des deux dernières décennies dans le pays. De concert avec l’Association des femmes autochtones du Canada, elle réclame une commission d’enquête nationale sur cette tragédie oubliée. L’Eglise Unie du Canada vient de se joindre à cette démarche visant à faire pression sur Ottawa afin que le gouvernement agisse finalement, rapporte la chaîne radiophonique chrétienne «Radio Ville-Marie».
Divers mouvements rappellent que, selon Statistique Canada, les femmes membres des communautés des Premières Nations sont trois fois plus sujettes à des actes de violence que les autres Canadiennes. Elles sont aussi surreprésentées à titre de victimes d’homicides. Et ceci tant dans des régions éloignées qu’au coeur des grandes villes du pays.
Dans une lettre adressée au Premier ministre Stephen Harper, la secrétaire générale du Conseil général de l’Eglise Unie, le deuxième groupe religieux en importance du pays après l’Eglise catholique, écrit que le Canada ne fait pas assez d’efforts pour enrayer cette violence.
«Nous prenons très au sérieux la violence meurtrière à laquelle ces femmes et ces filles ont été assujetties, et croyons que les femmes autochtones méritent d’être en sûreté, comme l’ensemble des Canadiens», affirme Nora Sanders, secrétaire générale de l’Eglise Unie du Canada. A travers son initiative «Call to Action», l’Eglise Unie encourage ses membres à signer la pétition de l’Association des femmes autochtones du Canada qui réclame une enquête nationale.
En juin 2012, les chefs autochtones ont lancé un ultimatum au gouvernement fédéral, exigeant la mise en place d’une telle commission d’enquête, sans quoi un mouvement national serait déclenché. Ottawa estime travailler à régler le problème en finançant une base de données qui permet aux autorités policières de partager des informations sur ces cas de femmes disparues ou assassinées.
En Colombie-Britannique, rapporte Radio Canada, le radiodiffuseur public national du Canada, la commission Oppal, du nom du juge à la retraite Wally Oppal, tente de comprendre pour quelles raisons les policiers de Vancouver n’ont pas réussi à arrêter plus tôt le tueur en série Robert Pickton, qui a sévi dans le quartier Downtown Eastside et dont bon nombre des victimes étaient Autochtones.
Cette commission d’enquête s’intéresse également aux 18 femmes disparues ou assassinées le long de la route 16, surnommée la «route des larmes», dans le nord de la province, entre Prince George et Prince Rupert. Dans son rapport final intitulé «Abandonnées», le commissaire Wally Oppal soutient que la police a commis des erreurs tout au long de son processus d’enquête dans l’affaire des femmes disparues.
L’Alberta, comme le Manitoba, compte aussi son lot de femmes autochtones victimes de violences ou portées disparues. Shawn Atleo, le chef national de l’Assemblée des Premières Nations, souhaiterait une analyse plus en profondeur des facteurs économiques et sociaux qui rendent les femmes autochtones plus susceptibles d’être victimes de violences. (apic/rvm/rc/be)
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