Construire l’Eglise ensemble
Einsiedeln, 2 juin 2013 (Apic) C’est sous le signe de l’unité et de la concorde que la Conférence des évêques suisses (CES) et la Mission intérieure (MI) ont placé la célébration de leur 150e anniversaire le 2 juin à Einsiedeln. Si nous célébrons le passé c’est pour nous ouvrir les portes de l’avenir et nous inspirer du courage de nos prédécesseurs, a souligné l’abbé Martin Werlen, hôte de la journée.
Les ors baroques de l’église abbatiale d’Einsiedeln ont servi de cadre grandiose à cette célébration. Toute la Suisse catholique était présente pour marquer ce double anniversaire. L’ensemble des évêques actuels et émérites, le nonce apostolique en Suisse, les représentants des églises cantonales, des autorités civiles cantonales et fédérales et les fidèles. Les délégués des autres Eglises chrétiennes, protestantes, catholiques-chrétienne et orthodoxes avaient aussi leur place au premier rang. Quelques évêques des pays voisins avaient également fait le pèlerinage d’Einsiedeln.
L’animation de la messe a été assurée par 150 jeunes issus de choeurs de chacun des diocèses de Suisse dans un joyeux mélange de tenues, de couleurs, de style et de langues, le latin chanté par les moines de l’abbaye servant de pont entre les trois idiomes nationaux.
La Conseillère fédérale Doris Leuthard a apporté le salut du gouvernement. Citant le pape François, la ministre démocrate-chrétienne a appelé à conserver le courage de défendre les valeurs de l’Evangile et de les mettre en action avec amour pour construire ensemble l’Eglise et la société. Dans une Suisse si diverse au plan culturel et religieux, Doris Leuthard a souligné l’importance d’être à l’écoute de l’autre pour chercher ensemble des solutions au service du bien commun. Si le drapeau suisse porte une croix ce n’est pas un symbole comme un autre, a-t-elle insisté.
La tonalité de l’homélie de Mgr Markus Büchel, président de la Conférence des évêques suisses, était exactement la même. Dialogue à l’intérieur, dialogue avec la société, collaboration avec tous les hommes de bonne volonté doivent être les maîtres mots de l’action de l’Eglise. La Conférence des évêques et la Mission Intérieure sont nées à une époque de conflits et de combats pour défendre les droits des catholiques. Si le contexte n’est plus le même aujourd’hui, la nécessité de rassembler les forces vives est analogue pour faire du message de l’Eglise une ‘bonne nouvelle’ source de liberté et de vie. Lorsque qu’un évêque prend position, son avis dépasse les limites de son diocèse et influence l’image de toute l’Eglise en Suisse rappelle l’évêque de St-Gall. D’où la nécessité d’une entente et d’une cohérence plus forte.
L’Eglise ne doit pas se laisser reléguer à la sphère privée, elle appartient indéniablement à la sphère publique, a plaidé Paul Niederberger, président de la MI et Conseiller d’Etat de Nidwald. Il donc important à ses yeux de défendre les impôts ecclésiastiques là où ils existent. Une Eglise vraiment pauvre ne pourrait même plus être une Eglise pour les pauvres et les marginalisés. Le but et les tâches de la Mission Intérieure deviendront de plus en plus importants à l’avenir.
«L’Eglise est un chantier permanent. Au propre comme au figuré», a plaisanté Mgr Werlen au moment de l’inauguration d’un monument rappelant ce double anniversaire juste devant le portail de l’abbaye lui-même entièrement recouvert d’échafaudages. Un pâle rayon de soleil est alors venu éclairer une journée extraordinairement grise et froide pour un mois de juin. Le monument reprend le logo de la Conférence des évêques suisses: Une double croix, celle de l’Eglise et celle qui orne le drapeau national suisse.
Des photos de ce reportage sont disponibles auprès de l’apic au prix de 80.– frs la première, 60.– frs les suivantes
(apic/mp)
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