A l’ONU, Vitali Tchourkine dénonce la tentative d’aggraver les clivages religieux en Syrie
Paris/New York, 25 avril 2013 (Apic) Le Quai d’Orsay a condamné le 25 avril 2013 l’enlèvement par les rebelles de deux évêques d’Alep. A New York, l’ambassadeur russe à l’ONU, Vitali Tchourkine, a déclaré que cet acte était une tentative des extrémistes d’aggraver les clivages religieux en Syrie.
Lors d’un point presse le 25 avril, le porte-parole du Ministère français des Affaires Etrangères à Paris a déclaré que «la France condamne fermement l’enlèvement de deux évêques près d’Alep, qui constitue une grave violation des droits de l’homme». La France «appelle à leur libération immédiate et exprime sa solidarité aux communautés chrétiennes qui doivent pouvoir vivre en paix dans une Syrie respectueuse de toutes ses composantes».
Le chef de l’Eglise orthodoxe russe, le patriarche Cyrille de Moscou, a exprimé dans un message à Mar Zakka Iwas, patriarche syriaque orthodoxe d’Antioche, sa profonde affliction suite à la nouvelle de l’enlèvement à Alep du métropolite Paul d’Alep (Patriarcat d’Antioche) et de Mar Jean Ibrahim, chef du diocèse de l’Eglise syriaque orthodoxe d’Alep. «Une fois de plus, nous sommes témoins d’actions inhumaines et cyniques, commises par ceux que certains médias tentent de présenter dans le rôle de défenseurs de la liberté et de la démocratie. Cet acte atroce démontre de façon éloquente les véritables objectifs de ceux qui ont provoqué un conflit sanglant en Syrie. Notre Eglise prie pour la santé et la prompte libération des hiérarques enlevés. A cette heure, nous partageons la souffrance et l’affliction de tous les chrétiens syriens», écrit le patriarche de Moscou.
Le primat de l’Eglise russe s’est adressé au président de la Fédération de Russie, lui demandant de tout mettre en œuvre pour obtenir la prompte libération des prélats syriens. Il s’est également adressé dans ce sens au président des Etats-Unis Barack Obama, au secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies Ban Ki-moon, au Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, fervent soutien des rebelles sunnites.
L’ambassadeur Vitali Tchourkine, lors d’une séance du Conseil de sécurité des Nations Unies, a vivement condamné l’enlèvement par l’opposition armée de Mgr Youhanna Ibrahim, évêque syriaque orthodoxe d’Alep, et de Mgr Boulos Yazigi, évêque grec orthodoxe d’Alep, frère du patriarche Jean X Yazigi.
«Cette provocation criminelle, a-t-il déclaré, confirme une fois de plus que les extrémistes cherchent à aggraver les contradictions ethniques et religieuses» en Syrie. Il relève que ce rapt a eu lieu deux jours après que la Coalition nationale syrienne (opposition, ndr) a publié sa déclaration à Istanbul «garantissant l’égalité des droits pour les minorités, dont les minorités religieuses».
«Cela peut signifier que soit les dirigeants de la Coalition ne méritent pas notre confiance, soit qu’ils ne contrôlent pas la situation, étant donné que l’incident a eu lieu près de la frontière turque, dans ce qu’on appelle des territoires libérés qui reçoivent une généreuse aide étrangère», a déclaré le diplomate russe. Les deux évêques sont les plus importants chefs religieux chrétiens enlevés jusqu’ici par les groupes rebelles, mais plusieurs prêtres avaient déjà été enlevés auparavant par les bandes armées.
Depuis plusieurs jours, dans toutes les églises d’Alep, les fidèles catholiques et orthodoxes participent à des veillées de prières et à des messes pour obtenir la libération des deux prélats. Mgr Jean-Clément Jeanbart, archevêque grec-catholique melkite d’Alep, a déclaré à l’agence de presse catholique AsiaNews à Rome que plus d’un millier de fidèles participent chaque après-midi à ces moments de prières. (apic/mospat/asian/be)
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