Le pasteur méthodiste uruguayen a été à la tête du COE de 1985 à 1992
Genève/Montevideo, 7 avril 2013 (Apic) Le Conseil œcuménique des Eglises (COE) à Genève pleure la mort de son ancien secrétaire général Emilio Castro. Le pasteur et théologien évangélique-méthodiste uruguayen fut directeur de la Commission de mission et d’évangélisation du COE avant d’être élu secrétaire général, poste qu’il occupa de 1985 à 1992. Né en 1927, il est décédé samedi 6 avril 2013 à Montevideo, capitale de l’Uruguay.
Le COE se souviendra de l’effort inébranlable de ce théologien de la libération pour réunir, dans un même élan, la foi et la spiritualité chrétiennes avec un engagement radical dans les luttes pour la justice.
Emilio Castro a étudié la théologie évangélique à Bâle, où il a été influencé par Karl Barth. Il obtient un doctorat en théologie à l’Université de Lausanne. Le théologien uruguayen travaille tout d’abord comme pasteur méthodiste, avant de s’engager dans plusieurs pays d’Amérique latine et institutions œcuméniques internationales.
Il collabore aux travaux de la Conférence chrétienne pour la paix, initiée en 1958 par Josef Hromadka en Tchécoslovaquie. Il participe à sa deuxième «Assemblée générale chrétienne pour la paix» à Prague en 1964 et devient l’un de ses vice-présidents.
En 1973, il est appelé au poste de directeur de la Commission de mission et d’évangélisation au COE à Genève. Il se donne comme objectif de faire entrer les pentecôtistes d’Amérique latine dans le COE. Elu secrétaire général du COE en 1985, il imprègne le travail œcuménique d’accents venant de la théologie de la libération. Il se fait remarquer par ses sermons progressistes et ses exigences en matière d’éthique sociale et de changements économiques et politiques. Il milite pour le programme JPSC (justice, paix et sauvegarde de la création), qui fut notamment le thème du grand rassemblement œcuménique de Bâle, en 1989.
En raison de son engagement chrétien tiers-mondiste et pacifiste, il devient la cible des milieux conservateurs et des partisans du libéralisme économique. Il fut également un ardent critique du régime de l’apartheid en Afrique du Sud. En octobre 2006, il s’est vu remettre par le gouvernement chilien la plus haute distinction que le Chili décerne à des étrangers, la médaille de l’Ordre Bernardo O’Higgins, pour sa défense des droits de l’homme au Chili durant la dictature d’Augusto Pinochet. (apic/com/be)
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