Le retour des déplacés empêché
Bamako, 30 mars 2013 (Apic) Cinq enfants et deux adultes ont été tués au Mali entre avril 2012 et mars 2013 par l’explosion de munitions abandonnées, indique le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). Durant la même période les 53 personnes, dont 38 enfants qui ont été blessées.
Les raids aériens et les affrontements au sol ont laissé les régions du nord et du centre du Mali truffées de munitions non explosées qui mettent sérieusement en péril la vie des enfants et empêchent le retour des personnes déplacées, relève l’agence IRIN du Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies.
Le Mali a sombré dans le chaos début 2012, et l’offensive lancée en janvier 2013 par les forces françaises pour contenir l’avancée vers le sud des militants islamistes a entraîné une intensification des combats et de nouveaux déplacements de population. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), environ 431 000 personnes ont été déplacées et 4,3 millions d’habitants ont besoin d’une aide humanitaire.
«Nous recommandons vivement aux habitants de ne pas rentrer tout de suite chez eux, car la sécurité n’a pas encore été rétablie» rappelle Eduardo Cue, porte-parole du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) au Mali. L’élimination des mines antipersonnel et des munitions non explosées est l’une des conditions préalables au retour des personnes déplacées.
«La route est ouverte et il y a des bus qui desservent la région de Mopti depuis Bamako, mais le retour des populations est très limité. Les responsables des gouvernements locaux et régionaux ne sont pas encore rentrés. Il n’y a donc pas d’administration dans ces régions. Les services n’ont pas encore repris», indique Eduardo Cue.
Des obus d’artillerie, des roquettes, des grenades, des balles, des bombes aériennes et des mortiers abandonnés ont surtout été retrouvés dans les villes de Diabali, de Douentza, de Konna et de Gao.
«Les munitions non explosées sont partout ; dans la rue, près des écoles et des centres de santé», releve Hector Calderon, responsable des communications de l’UNICEF au Mali. «Les enfants sont plus vulnérables parce qu’ils jouent, qu’ils courent dans tous les sens et qu’ils peuvent, par curiosité, décider de ramasser des munitions abandonnées.»
En décembre, l’UNICEF estimait à au moins 100 000 le nombre d’enfants à risque d’être blessés par des munitions non explosées. Ce nombre a par ailleurs doublé depuis le début de l’offensive dirigée par l’armée française et l’escalade des hostilités qui s’en est suivie. (apic/irin/mp)
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