Le rire pascal, une tradition oubliée remise au goût du jour
Lausanne, 26 mars 2013 (Apic) Tradition oubliée venue du Moyen-Âge, le rire pascal a retrouvé sa place dans les Eglises, affirme le 26 mars 2013 la Communauté des Eglises chrétiennes dans le canton de Vaud (CECCV) dans un communiqué. Critiquée par Martin Luther, interdite par l’Eglise catholique à partir du XVIIIe siècle, cette pratique, au demeurant sans fondement biblique, qui consiste à raconter des histoires drôles à Pâques, est parfois remise au goût du jour depuis les années 1970.
Le «risus paschalis» (ou «rire de Pâques») était pratiqué dans les églises et les monastères catholiques dès le huitième
siècle, selon certains. Il reposait sur le fondement théologique suivant: la mort ayant été engloutie par la vie grâce à la victoire du Christ au matin de Pâques, il est possible de rire de tout, même de la mort. C’est ainsi que pour annoncer la
joie pascale, bien des ecclésiastiques ne se sont pas privés d’associer à la prédication, une ou des histoires drôles.
Si elles symbolisaient la joie de la résurrection et la victoire sur la mort, ces histoires avaient aussi parfois une pointe critique envers les autorités religieuses et publiques et ont conduit à des excès. Ainsi ce prêtre qui, en 1518, serait allé jusqu’à mimer un porc, à quatre pattes dans la cathédrale de Bâle! L’Eglise de Rome a donc fini par mettre un terme à ces pratiques.
Pourtant, depuis une quarantaine d’années, certains pasteurs n’hésitent pas à remettre au goût du jour la pratique du rire pascal. C’est le cas dans certaines paroisses de Suisse, d’Allemagne ou des Etats-Unis notamment. En Suisse, la Communauté des Eglises chrétiennes dans le canton de Vaud (CECCV) a invité ses membres à renouer avec cette vieille tradition il y a trois ans. Le pasteur Martin Hoegger, de l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud, affirme, sans complexe, pratiquer l’humour avec ses fidèles à Pâques, en préambule à sa prédication…
Pour la Communauté des Eglises chrétiennes dans le canton de Vaud (CECCV), «l’humour a retrouvé sa place dans les églises». " Contrairement à l’ironie, qui tend l’atmosphère, l’humour la détend. Si l’ironie, arme utilisée en politique, se rit de l’autre, l’humour est humble et n’humilie pas», écrit-elle. (apic/com/cw)
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