Le «printemps arabe» invite le mouvement altermondialiste

Tunisie: Le Forum social mondial débute le 26 mars dans un contexte politique tendu

Tunis, 26 mars 2013 (Apic) Ce sont les femmes qui donneront le départ «officiel» de la 12e session du Forum social mondial (FSM), le 26 mars 2013, à Tunis. Elles précéderont, avec leur assemblée mondiale, de quelques heures l’ouverture du grand rassemblement altermondialiste.

Le Forum s’ouvrira par une manifestation sur la place du 14 janvier à Tunis, date emblématique qui rappelle le début de la «révolution de jasmin», en 2011.

L’action des femmes et la mobilisation de rue, dans le cadre de la transition démocratique, soulignent les aspects essentiels de ce premier FSM au Maghreb, 12 ans après Porto Alegre 1, au Brésil.

La session de Tunis, se tiendra dans un contexte politique complexe, plein de défis. Après l’insurrection de 2011 qui avait renversé le régime du président Ben Ali, les tensions croissantes entre l’islamisme radical, au gouvernement, et les forces démocratiques d’opposition occupent la scène politique, dans ce pays de 10 millions d’habitants.

Rompre la spirale de la peur

Le Forum se tient six semaines après l’assassinat de Choukri Belaïd, l’un des dirigeants les plus connus de l’opposition de gauche, un acte criminel qui a fait exploser la colère populaire.

«Cette session du FSM en Tunisie a une signification importante. Elle peut nous aider à rompre la spirale de la peur et servir d’une barrière importante pour arrêter la violence», déclare Basma Khalfaoui, militante féministe et veuve de Choukri Belaïd. Et de souligner: «Cela nous servira à apprendre d’autres expériences, à nous inspirer d’autres processus et à des échanges mutuels avec les représentants des forces démocratiques du monde entier». Une manière concrète d’ouvrir la dynamique tunisienne et régionale à la solidarité internationale, à un moment où les issues, les sorties du labyrinthe sont difficiles à prévoir.

Le FSM pour soutenir le processus démocratique

La période actuelle représente un défi énorme pour les militants démocratiques de la Tunisie et du Maghreb, souligne Fathi Chamkhi. Ce professeur d’université, membre d’ATTAC-Tunisie et du Comité pour l’annulation de la dette extérieure/Afrique, est aussi l’un des dirigeants nationaux du Front populaire pour la réalisation des objectifs de la révolution (FPror), qui regroupe l’opposition de gauche tunisienne.

Il souligne l’importance de cet exercice de solidarité concrète dans une conjoncture délicate de la vie du pays: le processus populaire, surgi avec toute sa virulence en janvier 2011, est aujourd’hui disputé, menacé et a besoin d’être appuyé par les démocrates du monde entier, conclut Fathi Chamkhi.

De 30’000 à 50’000 participants, en provenance de 127 pays, sont attendus au FSM. Les 5’000 organisations inscrites animeront plus de 1’000 activités autogérées dans l’énorme campus de la capitale, l’Université El Manar. (apic/com/rz)

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