Syrie: Exode de l’Eglise grecque orthodoxe, «épine dorsale du christianisme syrien»
Damas, 17 février 2013 (Apic) 60% des chrétiens de Syrie appartiennent à l’Eglise grecque orthodoxe d’Antioche, dont le siège patriarcal se trouve à Damas. Cette Eglise, «épine dorsale du christianisme syrien», connaît une grave hémorragie: plus de la moitié de ses paroisses se sont dispersées depuis l’éclatement de la crise syrienne il y a deux ans.
«Plusieurs dizaines de milliers de fidèles sont partis vers les pays voisins, cherchant refuge et exil dans les quatre coins du monde …», écrit Mgr Samir Nassar, archevêque maronite de Damas, dans sa Lettre de Carême adressée à Mgr Pascal Gollnish, directeur général de l’Œuvre d’Orient à Paris.
Déjà, entre 1860 et 1920, plus d’un million et demi de grecs orthodoxes ont quitté le Proche-Orient. Ils sont très nombreux au Brésil, en Argentine et aux Etats-Unis, où ils ont plus de 400 paroisses.
L’affaiblissement des Grecs orthodoxes, que Mgr Nassar qualifie d’»épine dorsale du christianisme» en Syrie, remet en question l’avenir de toute la minorité chrétienne dans ce pays. «La guerre de l’Irak a provoqué l’exode massif de ses chrétiens…La guerre de Syrie aura-t-elle les mêmes conséquences?», s’interroge l’archevêque maronite. Mgr Nassar demande également de prier Notre-Dame des Sans Abris en faveur des prêtres enlevés par des militants islamistes le 9 février et des milliers de disparus générés par le conflit syrien.
C’est une cathédrale à moitié vide qui a accueilli à Damas le nouveau patriarche grec-orthodoxe d’Antioche le 20 décembre dernier, alors que la cérémonie d’installation avait réuni des officiels en l’absence des autres patriarches orthodoxes. En effet, aucun des 15 patriarches et archevêques des Eglises grecques orthodoxes dans le monde n’avait osé venir à Damas le 10 février 2013 pour assister, selon la coutume, à l’installation du nouveau Patriarche Jean X (Youhanna el-Yazigi).
Seul le cardinal Béchara Boutros Raï, patriarche maronite d’Antioche, s’était hasardé à franchir la frontière libano-syrienne pour assister à cette messe d’installation, et ceci en dépit de la tension qui marque les relations entre les deux pays. «La place forte des grecs-orthodoxes se déplace hélas de Damas à Beyrouth. Or le Liban n’est qu’une antichambre de l’exode vers d’autres cieux plus cléments», déplore Mgr Nassar. Et de souligner qu’»en ce troisième Carême de souffrance, le calvaire du peuple syrien continue !» (apic/fides/œuvre d’orient/be)
webmaster@kath.ch
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/l-avenir-des-chretiens-en-syrie-remis-en-question-selon-mgr-nassar/