Rome: Document commun entre catholiques et luthériens bientôt publié, assure le cardinal Koch

Malgré un différend persistant sur la bioéthique

Rome, 9 février 2013 (Apic) «Catholiques et luthériens s’apprêtent à publier une déclaration louant la compréhension mutuelle engrangée depuis 40 ans», a confié le cardinal suisse Kurt Koch dans un entretien avec l’AFP le 8 février 2013. Le président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens a néanmoins admis que les chemins des deux confessions continuent de diverger sur «les questions fondamentales de la vie».

Le document de 30 pages est en cours de traduction en différentes langues, a annoncé le président du dicastère en charge de l’unité des chrétiens. Intitulé «Du conflit à la communion», le texte devrait être publié dans les prochains mois. Il est le fruit de quatre années de travail de la Commission bilatérale pour le dialogue.

Il s’agira en quelque sorte d’un état des lieux du dialogue. Il énumérera les obstacles, les points de convergence et les progrès enregistrés, notamment depuis la Déclaration d’Augsbourg du 31 octobre 1999. Le texte exprimait les aspects essentiels de la vision commune sur la doctrine de la justification.

Progrès et difficultés

A quatre ans du 500e anniversaire de la Réforme, en 2017, la déclaration commune fait le point sur un douloureux conflit mais aussi sur les progrès théologiques après le Concile Vatican II, explique Mgr Koch.

Le cardinal Koch dresse le bilan du travail que Benoît XVI lui a confié et qu’il dit conduire avec plaisir et patience. Une tâche «pas toujours facile» reconnaît-il, que ce soit avec les protestants ou les orthodoxes. «Je suis heureux, remarque cependant l’ancien évêque de Bâle, que l’on s’intéresse à ce que l’Eglise fait en matière d’œcuménisme».

Entre catholiques et protestants, «on avait dit que la foi divise et l’agir unit. Aujourd’hui, on doit affirmer le contraire», explique-t-il. En effet, des reconnaissances théologiques fondamentales ont été accomplies sans bruit, poursuit Mgr Koch. Mais les chemins s’éloignent par exemple «sur la pratique de la bioéthique». Pour la voix du christianisme dans notre société, s’il n’y a pas de communion dans des questions fondamentales de la vie de l’homme, c’est très difficile, remarque le prélat.

Il relève aussi l’absence de but commun dans l’œcuménisme. Pour les catholiques, l’objectif reste «l’unité visible dans une Eglise unique ’corps du Christ’». Pour les protestants, la revendication est résumée par le concept de reconnaissance mutuelle.

Un des progrès concrets enregistrés, selon lui, depuis le Concile est «la reconnaissance mutuelle du baptême». L’oecuménisme doit aussi être baptismal, a-t-il souhaité. Les deux conditions pour la reconnaissance universelle d’un baptême étant le symbole de l’eau et le signe trinitaire.

Automne islamique

Le cardinal Koch s’est rendu récemment au Caire pour l’intronisation du nouveau pape copte-orthodoxe Tawadros. Ce dernier a émis l’espoir de venir un jour rencontrer Benoît XVI. «Au Moyen-Orient, j’ai beaucoup de peine à parler de printemps arabe, j’ai l’impression que c’est plutôt un automne islamique», note le cardinal Koch.

Avec les quinze Eglises orthodoxes, «le dialogue n’est pas facile», et la primauté du pape reste la question fondamentale qui fait problème, admet-il. Quant à une rencontre du pape avec le patriarche Cyrille de Moscou, «c’est un rêve», confie le chef de dicastère. Il relève que les signaux de Moscou pour pouvoir envisager une rencontre prochaine «ne sont pas évidents». (apic/imedia/afp/rz)

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