L’Eglise orthodoxe russe ne voit pas tellement d’améliorations en Ukraine
Moscou, 7 février 2013 (Apic) L’Eglise orthodoxe russe ne partage pas entièrement l’optimisme du représentant du Vatican en Russie, l’archevêque Ivan Yurkovich, nonce apostolique à Moscou, sur l’amélioration des relations entre les fidèles orthodoxes et gréco-catholiques (uniates) en Ukraine occidentale.
«A bien des égards, nous avons réussi à surmonter les difficultés dans les relations entre orthodoxes et gréco-catholiques en Ukraine, qui existaient au début des années 1990, mais nous devons admettre que nous avons aujourd’hui à faire face à de nouveaux défis», a déclaré le 7 février 2013 à l’agence de presse russe Interfax-Religion le Père Dimitri Sizonenko, secrétaire aux relations interchrétiennes du Département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou.
L’archiprêtre Sizonenko réagissait à la publication le même jour par «NG-Religii», le supplément bimensuel du quotidien moscovite «Nezavisimaia Gazeta», d’une interview du nonce à Moscou. Ce dernier estimait que les difficultés du début des années 1990 avaient été surmontées à bien des égards. «Aujourd’hui, il y a beaucoup de contacts, en particulier à caractère personnel et informel, entre les deux Eglises», déclarait-il.
Le représentant de l’Eglise orthodoxe russe rétorque que le Primat de l’Eglise orthodoxe ukrainienne, dépendant du Patriarcat de Moscou, «est préoccupé, non sans raisons, par les tentatives de l’Eglise gréco-catholique de mettre en place et de développer ses structures dans les régions où les fidèles orthodoxes sont en majorité».
En outre, le Père Dimitri souligne encore qu’on ne peut pas s’empêcher de mentionner encore «une blessure qui a besoin de guérison», les schismes religieux.
Il déclare encore à Interfax-Religion que dans leurs discours, les représentants officiels de l’Eglise gréco-catholique ukrainienne disent «qu’ils s’efforçent d’atteindre l’unité entre les fidèles orthodoxes en Ukraine», mais dans la pratique, «ils font des choses en vue de parvenir au résultat inverse».
A titre d’exemple, l’archiprêtre fait remarquer la récente déclaration de l’archevêque Sviatoslav Shevchuk, chef de l’Eglise gréco-catholique, disant qu’il accepte les baptêmes effectués dans les églises dépendant de l’Eglise orthodoxe d’Ukraine – Patriarcat de Kiev. Cette dernière est une juridiction qui s’est séparée du Patriarcat de Moscou en juin 1992 dans le sillage de la vague nationaliste ukrainienne. L’Eglise orthodoxe d’Ukraine – Patriarcat de Kiev n’est pas reconnue par le monde orthodoxe et est qualifiée de schismatique par Moscou.
A première vue, estime le Père Dimitri, la déclaration de l’archevêque Sviatoslav Shevchuk ne contient rien de nouveau. En effet, depuis l’époque de saint Augustin, l’Eglise romaine se réfère à l’enseignement selon lequel le sacrement du baptême ne peut être répété. Elle accepte tout baptême, pourvu que certaines conditions soient observées.
«Toutefois, déclare le représentant du Patriarcat de Moscou, dans le contexte de la situation actuelle en Ukraine, il semble que cela ne témoigne que de son intérêt à renforcer les positions des schismatiques». (apic/interfax/be)
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