Pas un mot sur les erreurs de la Confédération
Zurich, 28 janvier 2013 (Apic) Les principales organisations juives de Suisse ont déploré, le 28 janvier 2013, le message du Président de la Confédération lors de la Journée de la Commémoration de la Shoah, un jour plus tôt. Elles regrettent qu’Ueli Maurer ait passé sous silence les erreurs de la Suisse envers les réfugiés juifs lors de la seconde guerre mondiale.
Le Président a occulté «les faiblesses et les erreurs de la politique suisse pendant la Deuxième guerre mondiale». Ces erreurs ont pourtant été reconnues par la Commission Bergier, mise en place par le Conseil fédéral, ont souligné la Fédération suisse des communautés israélites (FSCI), la Plateforme des juifs libéraux de Suisse (PJLS) et la Coordination Intercommunautaire Contre l’Antisémitisme et la Diffamation (CICAD) dans un communiqué.
Les organisations ont noté que, dans son discours du 27 janvier, Ueli Maurer a rappelé les terribles crimes du régime nazi. Il a également eu une pensée pour les victimes de ce génocide, au cours duquel 6 millions de juifs, mais aussi des gitans et des homosexuels, ont été tués, rappelle le communiqué.
Les instances israélites déplorent toutefois que le Président de la Confédération ait présenté les choses «de manière simpliste et uniquement positive».
«Le Président de la Confédération évoque certes avec raison qu’au cours de la guerre la Suisse était devenue un refuge pour de nombreuses personnes menacées et pourchassées. Mais il oublie de faire allusion aux réfugiés qui ont été repoussés vers une mort certaine. Tout comme ceux, et ils furent nombreux, qui ont affiché un énorme courage pour aider les réfugiés et qui ont été punis pour cela», poursuivent les organisations israélites.
«Il est regrettable qu’aujourd’hui le Président de la Confédération n’ait pas jugé utile d’approfondir la remise en question critique et indispensable de la Suisse avec son propre passé», conclut le communiqué des instances juives.
L’ancien Président de la Confédération, Kaspar Villiger, avait présenté en 1995 ses excuses pour la politique suisse à l’égard des réfugiés juifs. (apic/com/rz)
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