République Démocratique du Congo: Goma s’apprête à fêter Noël sans grand enthousiasme

Les populations angoissées par les rumeurs d’une nouvelle attaque

Kinshasa, 23 décembre 2012 (Apic) Les populations de Goma, chef lieu de la province du Nord-Kivu à l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), célèbreront Noël sans grand enthousiasme. Les rumeurs d’une nouvelle reprise de la ville par la rébellion armée du M23 (Mouvement du 23 mai) les inquiètent, a rapporté «Radio Nederland» sur son site www.rnw.nl.

Le 20 novembre dernier, les rebelles du M23 ont occupé cette grande ville congolaise. Selon un accord conclu sous l’égide des pays de la région, les rebelles se sont retirés. Depuis, un climat austère règne dans la ville. La veille de Noël, les clients se font rares. Dans les rues, seuls quelques panneaux publicitaires signalent des offres de Noël. Les sapins et autres produits ne trouvent pas preneurs.

Malgré cela, les jeunes s’accrochent à leurs rêves de fêter la nativité dans la joie. Certains d’entre eux veulent respecter la tradition. Mais «depuis l’avènement du M23, l’argent ne circule plus. Les gens n’achètent pas trop», a déclaré Papy Inusi, un jeune vendeur.

Meschack, un jeune dessinateur, multiplie ses «dessins sur la guerre dans l’est de la RDC pour trouver de quoi se réjouir les jours de fête».

Pour d’autres jeunes, Noël et la Saint-Sylvestre sont des dates comme les autres. «Je ne vois pas pourquoi faire des préparations trop impressionnantes», a souligné Joëlle Bwende.

Des rêves pour 2013

Divisés sur les préparatifs des fêtes de fin d’année, tous ces jeunes souhaitent voir leurs rêves se réaliser en 2013. Papy Inusi imagine un Kivu beaucoup plus stable pour accroître son activité commerciale. «Je suis convaincu que nous aurons déjà la paix. Alors, je pourrai faire de mon petit commerce une grande maison de ravitaillement en aliments».

Joëlle Bwende rêve de quitter son pays natal pour le Canada. «C’est la prière de beaucoup d’autres jeunes qui y trouvent un moyen d’échapper à l’instabilité de la province».

Quant à Meshcak, il songe à un Congo où les artistes seront valorisés. (apic/rnw/ibc/ggc)

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