Rome: Benoît XVI publie un Motu Proprio sur l’exercice de la charité

Les institutions caritatives doivent respecter la doctrine catholique

Rome, 2 décembre 2012 (Apic) Par un Motu Proprio rendu public par le Bureau de presse du Saint-Siège le 1er décembre 2012, Benoît XVI établit une série d’indications pour encadrer l’exercice de la charité dans l’Eglise. Il demande notamment le respect de la doctrine catholique de la part des personnes et institutions engagées dans ce domaine.

Selon Benoît XVI, le service de la charité fait partie des priorités de l’Eglise car il s’agit d’une «dimension constitutive» de sa mission. C’est pour combler les lacunes dénoncées en 2005 dans sa première encyclique Deus Caritas Est, consacrée à la charité, que le pape a ainsi publié le Motu Proprio «De Caritate ministranda», daté du 11 novembre 2012, afin de définir un cadre juridique organique «qui soit plus apte à ordonner, dans leurs lignes générales, les différentes formes ecclésiales organisées du service de la charité, qui sont étroitement liées à la nature diaconale de l’Église et du ministère épiscopal».

Selon l’article premier de ce Motu Proprio, «les fidèles ont le droit de s’associer et de fonder des organismes qui réalisent des services de charité spécifiques» mais «ils doivent soumettre leurs statuts à l’approbation de l’autorité ecclésiastique compétente» et observer, «dans le cadre de leurs activités, les principes de la doctrine catholique», avec l’impossibilité «d’accepter des engagements qui d’une façon ou d’une autre puissent conditionner l’observance de ces dits principes».

La part consacrée au devoir et aux responsabilités des évêques constitue la part la plus importante de la lettre apostolique sous forme de Motu Proprio de Benoît XVI, car les évêques, «en qualité de successeurs des apôtres, portent la responsabilité première de la mise en œuvre» de la charité. «Pour garantir le témoignage évangélique dans le service de la charité, précise-t-il, l’évêque diocésain doit veiller à ce que tous ceux qui œuvrent dans la pastorale caritative de l’Église, outre la compétence professionnelle nécessaire, témoignent d’une vie chrétienne et d’une formation du cœur qui manifeste une foi opérante dans la charité».

Interdiction possible du mot «catholique»

L’évêque a enfin une autorité de coordination et de contrôle, moral et financier, des associations existantes. Ainsi, selon l’article 11, l’évêque «est tenu, si nécessaire, de porter à la connaissance de ses propres fidèles que l’activité d’un organisme de charité déterminé ne répond plus aux exigences du magistère de l’Église, en interdisant en conséquence l’usage du mot «catholique» et en adoptant les mesures nécessaires dans les cas de responsabilités personnelles».

Ce texte intervient quelques mois après un décret publié le 2 mai 2012 par la Secrétairerie d’Etat du Saint-Siège, qui renouvelait le cadre juridique de Caritas Internationalis, au terme de plusieurs mois de discussions visant à accentuer la fidélité de l’organisation caritative avec la doctrine de l’Eglise et améliorer sa transparence financière. (apic/imedia/mm/bb)

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