Visite éclair du Président du Conseil pontifical pour la culture
Fribourg, 30 novembre 2012 (Apic) Le Centre d’études pastorales comparées a vu officiellement le jour le 29 novembre 2012 à Fribourg. Ouverture «pontificale» en présence du cardinal Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical pour la culture, et de Mgr Charles Morerod, évêque du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg.
La salle du Sénat de l’Université Miséricorde était comble à la veille du nouvel Avent. Des représentants de toutes les régions linguistiques de Suisse, des Eglises catholique et protestante témoignaient du lien que le nouveau Centre entend entretenir avec l’Eglise locale, nationale et universelle. Il aura une tâche «pontificale», a lancé le recteur de l’Université Guido Vergauwen, celle de créer des ponts entre la théologie et la culture.
Qui mieux que le cardinal Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical pour la culture au Vatican, pouvait ouvrir le Centre, avec sa conférence intitulée: «Quelles possibilités pour la théologie de se rendre présente à la culture?»
«Entre toutes les sciences, la théologie est la plus belle …, celle qui s’approche au plus près de la réalité humaine et offre les plus claires visions de la vérité… Mais elle est aussi la plus difficile et la plus dangereuse; celle qui, lorsqu’on s’y engage, conduit bien vite au désespoir ou, ce qui est presque pire, à l’orgueil…» Citant Karl Barth, le cardinal Gianfranco Ravasi a d’emblée mis en garde l’assemblée, composée de nombreux théologiens.
Les défis nouveaux posés par la sécularisation invitent à l’interculturalité. La foi chrétienne, incarnée, doit s’y confronter. Se poser dans la société signifie également s’opposer, a déclaré le prélat en citant le philosophe français Jacques Maritain. Se poser ne doit jamais se transformer en s’imposer. Au contraire, il faut composer dans un dialogue commun, fécond et ouvert.
Restez fidèles à vos propres méthodes de recherches, a lancé le cardinal italien aux savants et aux théologiens présents, sans camper sur la défensive mais en acceptant le dialogue. Car loin de s’opposer, la science et la religion se complètent. Elles ont en commun l’objet de leur investigation, à savoir l’homme et le cosmos. Et de l’illustrer avec l’image des deux profils du visage. Vous en supprimez un et le visage est défiguré ou incomplet, a-t-il déclaré.
D’où l’urgence d’un Centre d’études pastorales comparées, a insisté Arnd Bünker, directeur de l’Institut suisse de sociologie pastorale à Saint-Gall. Il permettra de redécouvrir le dialogue au sein de l’Eglise et avec le monde, selon le professeur de théologie pastorale, pédagogie religieuse et homilétique de Fribourg, François-Xavier Amherdt. Il cherchera à développer la recherche, la réflexion et l’échange entre les différentes parties linguistiques, les divers Départements et Instituts de théologie pratique et catéchétique de Suisse. Il aura pour mission de stimuler la vie ecclésiale et la formation des divers agents pastoraux.
«On se connaît mal en Suisse. On se comprend mal en Suisse. On partage et collabore peu en pastorale dans notre pays», a-t-il relevé. Le Centre y suppléera désormais, en contribuant à la «conscience de l’Eglise qui est en Suisse et à la communication entre la francophonie, la germanophonie et l’italophonie».
Le projet est devenu réalité à travers la collaboration avec le professeur Michael Felder de l’Université de Fribourg, décédé tragiquement d’une crise cardiaque le 5 août dernier à Zermatt. Le 29 novembre, le Centre d’études pastorales comparées a été ouvert officiellement. Le recteur Vergauwen a signé l’acte de fondation.
Conçu comme une «plateforme», le mot préféré du regretté professeur Felder, le Centre permettra de mieux dégager des constantes sur l’essentiel, selon le professeur Amherdt. (apic/ggc)
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