Vaud: Des prêtres catholiques refusent de signer leur nouveau contrat de travail

Quelle identité professionnelle pour le clergé?

Lausanne, 29 novembre 2012 (Apic) Les prêtres catholiques du Pays de Vaud ont jusqu’à fin novembre 2012 pour signer un contrat de travail avec la fédération ecclésiastique catholique romaine du canton de Vaud (Fedec), qui leur verse leur salaire. Jusqu’à maintenant, les contrats étaient tacites. La nouvelle formalité indispose une partie des prêtres, qui font valoir le caractère particulier de leur travail.

Une quinzaine de prêtres sur les 80 en fonction dans le canton de Vaud refusent de signer le nouveau contrat, rapporte le 26 novembre 2012 la chaîne de télévision romande «La Télé».

L’abbé Marc Donzé, vicaire épiscopal du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg pour le canton de Vaud, défend pourtant le bien-fondé de la mesure. «Avec ce contrat, les conditions normales du code des obligations sont encore améliorées» par rapport au contrat tacite, explique-t-il.

Liberté d’expression menacée?

La polémique touche notamment une clause du contrat qui interdit au prêtre de s’exprimer publiquement, y compris sur les réseaux sociaux, sans accord préalable de l’employeur. «La Télé» rapporte qu’aucun des prêtres réfractaires n’a voulu s’exprimer «de peur d’une éventuelle sanction». L’abbé Marc Donzé précise que les prêtres ont en fait le droit de s’exprimer comme ils le veulent sur les réseaux sociaux, «mais à titre privé». Pour le vicaire épiscopal, «c’est évidemment un problème si on critique son employeur sur un réseau social ou sur un blog, au titre de sa fonction.»

La polémique se situe, selon la chaîne de télévision, au niveau de l’»identité du prêtre».

Pour ces derniers, il n’est pas question de distinguer vie privée et vie professionnelle. Il est difficile pour eux de s’attacher à une administration autre que celle de l’évêque.

Herméneutique juridique

Les prêtres considèrent qu’ils ne font pas un travail comme les autres. Les 42 heures hebdomadaires que stipule le nouveau contrat les laissent donc perplexes. «Dans un contrat civil, l’on n’est pas obligé de travailler au nombre d’heures qui est inscrit», précise l’abbé Donzé. Mais l’on est obligé de l’inscrire. «Les prêtres sont habitués à faire de l’herméneutique biblique, ils peuvent bien apprendre à faire de l’herméneutique juridique», souligne le vicaire épiscopal.

L’évêché indique toutefois que le contrat sera adapté et rediscuté après deux ans d’essai. Si l’exemple vaudois donne satisfaction, l’évêque n’exclut pas d’introduire le système dans les autres cantons du diocèse. (apic/tele/rz)

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