Le projet passe son premier examen
St-Prex, 22 novembre 2012 (Apic) Un projet de Haute Ecole de théologie protestante en Suisse romande a été soumis, le 21 novembre 2012, à quelque 70 personnes impliquées dans la formation théologique des milieux réformés et évangéliques. Après un sondage, les initiants ont été encouragés à poursuivre leur réflexion.
Une septantaine de pasteurs et de professeurs réformés et évangéliques se sont rassemblés à Crêt-Bérard, dans le canton de Vaud. Ils ont débattu des enjeux de la formation théologique des futurs pasteurs et d’un projet de Haute Ecole de théologie protestante (HET-PRO). Lors d’un sondage à main levée, les représentants ont encouragé, à titre individuel, les porteurs du projet à poursuivre leur réflexion, précise un communiqué de la Fédération romande d’Eglises évangéliques (FREE).
De leur côté, les représentants officiels des Eglises réformées romandes n’ont pas accueilli favorablement cette démarche. Ils préfèrent poursuivre leurs discussions avec la Faculté autonome de théologie protestante de Genève qui, à brève échéance, se profile comme l’unique lieu de formation universitaire des réformés romands.
«Ce fut une rencontre historique, commente le pasteur évangélique Marc Lüthi. Elle a rassemblé des personnalités des Eglises et des lieux de formations réformés et évangéliques, qui n’ont pas l’habitude de se rencontrer. Le climat a été à la fois franc et respectueux», a-t-il complété.
Pour François Rochat, co-président réformé de la journée, «il était important de ne pas perdre l’élan donné par cette journée, marquée par un rapprochement et le partage mutuel des priorités de plusieurs familles d’Eglises protestantes dans le domaine de la formation théologique».
Shafique Keshavjee, pasteur réformé et professeur retraité, a présenté le projet de HET-PRO. Son constat est que la formation au sein du protestantisme helvétique passe par un temps de «métamorphose». Les Facultés de théologie protestante de Genève, Lausanne et Neuchâtel doivent se restructurer, faute d’étudiants. Côté évangélique, l’Institut biblique et missionnaire Emmaüs à St-Légier (VD) entame une mue importante, en faisant des Eglises évangéliques de véritables partenaires et en voulant ouvrir une formation au niveau master. Ce contexte serait favorable à l’ouverture d’une formation théologique professionnalisante complémentaire. Elle permettrait à des jeunes d’horizons réformés, évangéliques, ainsi que des Eglises de la migration d’acquérir une formation pour les «métiers d’Eglise».
L’identité théologique de cette HET-PRO s’inscrirait dans une «orthodoxie généreuse», indique le communiqué. Elle s’exprime notamment par le Symbole de Nicée-Constantinople. Elle s’inspire du Préambule, de la base de la Communion mondiale d’Eglises réformées (CMER) et des Déclarations du Mouvement de Lausanne. Les professeurs ordinaires devraient tous être détenteurs d’un doctorat. Ce qui donnerait le crédit académique suffisant pour inscrire l’institution dans le développement des Hautes Ecoles spécialisées en Suisse.
La journée de réflexion a été lancée par Graham Tomlin, le doyen du Collège St-Mellitus de Londres. En 5 ans, l’établissement est devenu le plus grand lieu de formation anglican du Royaume-Uni. Bénéficiant de l’élan d’évangélisation suscité depuis 20 ans par le parcours «Alpha» (en Suisse «Alphalive», ndlr) et du soutien actif de la Paroisse anglicane Holy Trinity Brompton (HTB), ce lieu de formation accueille aujourd’hui 110 étudiants. Tous se destinent à un ministère au sein de l’Eglise anglicane. Il accueille aussi des laïcs. Cette formation est donnée sur 5 ans pour le Bachelor. Elle offre la particularité de proposer un cursus divisé entre l’étude au College St-Mellitus et le travail dans une paroisse.
Le projet de HET-PRO a été lancé par Jean-Claude Badoux, ancien président de l’EPFL et ancien président du Conseil synodal de l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV). (apic/com/ggc)
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