Le Peuple de Dieu doit prendre ses responsabilités
Gossau, 21 novembre 2012 (Apic) L’ancien évêque de St-Gall, Mgr Ivo Fürer, a accueilli avec plaisir les impulsions lancées par le Père Abbé d’Einsiedeln, Martin Werlen, dans son récent ouvrage «Découvrir ensemble la braise sous la cendre». Il espère qu’une discussion en sortira en vue de «bâtir l’Eglise du futur, dans laquelle les membres du Peuple de Dieu prendront leurs responsabilités».
Mgr Fürer a fait connaître son point de vue dans une prise de position ayant pour titre «Responsabilité pour le futur» (Verantwortung für die Zukunft), diffusée le 20 novembre. «L’appel a poussé de nombreuses personnes à la réflexion», se réjouit l’ancien évêque de St-Gall. «J’espère, avec le Père Abbé Martin Werlen, que beaucoup parmi nos frères et sœurs ne se montrent pas résignés, mais se reprennent et s’engagent pour l’avenir de l’Eglise avec la confiance du croyant et une réflexion saine».
S’il se rappelle volontiers l’époque de sa première communion, dans les années 1930, Mgr Fürer souligne que «mon monde n’est plus le monde de mon enfance». «Sauvons-nous l’Eglise si nous pensons que ce que nous sauvons du passé a un avenir?», se demande-t-il.
Dans les années 1950, il avait fait la connaissance de théologiens comme Karl Rahner, qui «prenaient au sérieux nos questions et essayaient de rendre la Bonne Nouvelle accessible à tous». Leurs propositions et théories ne correspondaient pas à la pensée générale de cette époque. Ils ont été frappés d’interdiction de publication et d’enseignement par les autorités pontificales. Avec le Concile Vatican II, Ivo Fürer a vécu une nouvelle période de joie dans la foi. «Puis je me suis engagé avec enthousiasme dans le prolongement du Concile qu’a été le synode 72». L’élan des années 60 et 70 a ensuite disparu. Pour beaucoup de ses contemporains, l’Eglise n’a plus eu d’importance, écrit l’ancien évêque de St-Gall. «Nous nous trouvons devant un problème d’impasse similaire à celui de l’époque d’avant Concile». Mais celui qui a appris quelque chose de cette expérience s’efforcera, sans tabous, de rendre accessible aux générations à venir le message que Jésus les aime. C’est à cette ouverture qu’appelle le Père Abbé Martin Werlen, selon Mgr Fürer.
L’ancien évêque termine sa prise de position en espérant que ce dialogue ouvert contribue à bâtir l’Eglise du futur, dans laquelle les membres du Peuple de Dieu prendront leurs responsabilités. Il souhaite vraiment que «toujours davantage de questions puissent être résolues dans les diocèses, les pays ou les continents».
Dans son ouvrage qu’il décrit comme une pro-vocation, le Père Abbé d’Einsiedeln considère qu’il y a d’innombrables tas de cendres refroidies dans l’Eglise d’aujourd’hui. Son diagnostic est sans fard. La situation de l’Eglise est, 50 ans après l’ouverture du Concile Vatican II «dramatique», et pas seulement dans les pays de langue allemande. Il manque toujours davantage de prêtres et de religieux, et la fréquentation des églises est en constant recul. Mais le vrai problème, selon Mgr Werlen, est encore ailleurs: «Il manque le feu!».
Dans son ouvrage, Mgr Werlen énonce plusieurs propositions pour l’avenir de l’Eglise, notamment dans les nominations d’évêques et le choix des conseillers du pape. (apic/com/am/bb)
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