Les laïcs doivent prendre une place plus importante lors des funérailles
Fribourg, 16 novembre 2012 (Apic) Une quarantaine d’agents pastoraux et de bénévoles ayant suivi la formation sur la pastorale des funérailles et du deuil et leurs maîtres de stages se sont retrouvés à Villars-sur-Glâne, le 15 novembre 2012, pour partager leurs premières expériences. Difficultés et joies ont été échangées en présence du vicaire épiscopal, Mgr Rémy Berchier, qui a exhorté les laïcs à prendre une place plus importante dans la pastorale des funérailles.
Venus de plusieurs Unités pastorales (UP) de la partie francophone du canton de Fribourg, les stagiaires dans la pastorale du deuil et des funérailles se sont retrouvés à Notre-Dame de la Route pour partager leurs expériences. En introduction, le vicaire épiscopal Rémy Berchier s’est référé à la mort de Jésus après la crucifixion. «Au vu de ce récit, Joseph d’Arimathie aurait pu être nommé le saint patron des pompes funèbres, et les femmes qui allaient au tombeau pour prendre soin du corps de Jésus pourraient être les saintes patronnes de la pastorale des funérailles!» a lancé Mgr Berchier. Il a ensuite exhorté les participants à être auprès des personnes endeuillées les voix qui apaisent et réconfortent, à l’instar de l’ange qui dit aux femmes: «N’ayez pas peur». «C’est là notre mission», a-t-il rappelé.
Au niveau de la pratique sur le terrain, le vicaire épiscopal a souligné le manque d’occasions pour certaines personnes de vivre le stage axé sur trois points: l’observation, le «faire avec» et le «faire seul». Même si certains stagiaires n’ont pas encore expérimenté ces trois axes, les partages ont souligné des événements pleins d’espérance. Les stagiaires reçoivent aussi beaucoup de reconnaissances des familles endeuillées et tissent des liens avec elles. Certains soulignent le sentiment d’être un soutien important, un cadeau dans cette période où les familles sont déboussolées. Parfois, un accompagnement «post-enterrement» se poursuit au détour d’un rayon de supermarché.
Certains prêtres ont salué cette participation grandissante des laïcs, reconnaissant leur plus grand enracinement dans la vie locale. En milieu rural, habitant par exemple de longue date dans le village, ils connaissent donc mieux les familles endeuillées.
Cette phase pratique est aussi émaillée de certaines difficultés que les stagiaires ont soulignées. Stress d’être propulsé devant le public, résistance de certains prêtres, fidèles pas toujours préparés à accueillir un laïc, méconnaissance des rites liturgiques et de leurs significations de la part des endeuillés, difficulté à connaître la situation religieuse du défunt, conflit dans les familles, … Autant d’obstacles que, selon Mgr Rémy Berchier, les formations continues, la communication dans les paroisses sur la constitution des équipes des funérailles, la sensibilisation des prêtres et des paroissiens pourraient aider à franchir. Dans sa synthèse, le vicaire épiscopal observe par ailleurs les différences entre les UP déjà bien lancées, et celles qui tâtonnent encore. Pour Marie-Dominique Minassian, responsable du dicastère de la Formation et ressources en pastorale (FRP), ce décalage entre les UP du canton, et les difficultés relevées font partie de la mise en place de cette pastorale, qui demande du temps, de la patience, des ajustements nécessaires, ainsi qu’un accompagnement spécifique de tous les acteurs concernés.
Même si l’urgence de s’impliquer dans cette pastorale n’est pas toujours sentie dans le canton qui dispose encore de beaucoup de prêtres, Mgr Berchier invite tout particulièrement les laïcs à se former et à porter avec les prêtres ce champ de la pastorale.
Encadré:
Cette formation fait partie des recommandations du document «Pastorale du deuil et des funérailles» publié par le vicariat épiscopal et le Conseil pastoral fribourgeois (CPa), en octobre 2010. De janvier à mars 2012, les futurs auxiliaires ont participé à cinq journées de formation théorique en compagnie de spécialistes dans les domaines de la pastorale et de l’accompagnement du deuil. S’en est suivi une période de pratique et de stage dont le partage des premières expériences a eu lieu le 15 novembre. Entre temps, les premiers mandats aux auxiliaires des funérailles ont été délivrés par le vicariat en septembre 2012. D’autres remises de mandats suivront dans les UP au rythme de la fin de stage des membres de leurs équipes.
(apic/ea/bb)
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