Un important acteur de l’art religieux à Fribourg et au-delà
Fribourg, 14 novembre 2012 (Apic) L’artiste peintre Yoki Aebischer est décédé le soir du 12 novembre 2012 à Givisiez. Il était dans sa 91e année. Cet acteur incontournable de l’art religieux dans le canton de Fribourg a également rayonné dans toute la Suisse et sur plusieurs continents.
Atteint par la maladie d’Alzheimer, il est «resté artiste jusqu’au bout», a affirmé dans le quotidien fribourgeois La Liberté du 14 novembre son fils Patrick Aebischer, président de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne.
Une liste impressionnante d’églises et de chapelles, dans le canton de Fribourg, sont ornées de vitraux portant sa signature. «Sacré ’monument fribourgeois’, Yoki a bénéficié même, un temps, d’une situation de ’quasi-monopole’ dans le canton», affirme La Liberté. Mais sa renommée et son rayonnement se sont étendus bien plus loin, en Suisse, en Europe et même au-delà des océans.
Natif de Romont dans le canton de Fribourg, Emile Aebischer a débuté sa carrière professionnelle comme garçon-livreur dans une boulangerie de Berne où il décorait des gâteaux. Engagé comme dessinateur par l’architecte Fernand Dumas, bâtisseur d’églises, il rencontre les artistes du groupe de St-Luc, comme Alexandre Cingria et Gino Severini. Il embrasse la vie d’artiste qu’il ne quittera plus et pratiquera l’art du vitrail, de la fresque, de la mosaïque, de la tapisserie et de la marqueterie, de la sculpture (relief) et bien sûr de la peinture. Il fréquente à Zurich l’atelier de Germaine Richier et, dès la fin de la guerre, celui d’André Lhote à Paris, selon la Société des artistes visuels Visarte, dont il est doyen.
Dès 1949, Yoki exécute de nombreux vitraux et des décorations murales pour des églises et des édifices en Suisse et en France, comme aussi en Allemagne, en Angleterre, en Israël, en Italie et en Afrique. Créateur, à Nazareth, de vitraux pour la coupole de la basilique, il réalise plus récemment ceux de l’église du Sacré-Cœur de Bâle, de Corsier-Vevey, de Châteauneuf-de-Galaure en France. Il est co-fondateur du musée du vitrail de Romont.
Depuis les années septante, Yoki est revenu à la pratique du tableau de chevalet dans son moulin-atelier à Seedorf et de l’aquarelle, sur le motif ou à son domicile de la Grand-Rue à Fribourg.
Yoki Aebischer était connu comme un catholique fervent et engagé, notamment dans sa communauté paroissiale de St-Nicolas à Fribourg. Il s’est également efforcé à de nombreuses reprises de faire connaître dans les écoles et dans ses cercles de connaissances les monuments et oeuvres artistiques de ses confrères, et a diffusé en 1995 le film «Imagiers d’un Dieu vivant / huit siècles de création artistique dans le pays de Fribourg».
Yoki a reçu le Prix de l’office du tourisme fribourgeois en 1988, il est fait Chevalier des Arts et des Lettres en France en 1996 et reçoit le Prix de la Fondation Blancpain à Fribourg en 1996.
La messe de sépulture sera célébrée vendredi 16 novembre à 14h30 à la Cathédrale St-Nicolas.
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