Suisse romande: L’engouement pour les guérisseurs est toujours plus grand

L’Eglise catholique met en garde

Fribourg, 14 novembre 2012 (Apic) Les guérisseurs de toutes sortes et leurs patients ont augmenté considérablement ces dernières années affirme l’ethnologue Magali Jenny. Le deuxième ouvrage de l’experte fribourgeoise consacré au phénomène des faiseurs de secrets et autres magnétiseurs sort le 14 novembre 2012 en librairie. L’Eglise catholique met en garde contre les dangers de ces pratiques, rapporte le quotidien fribourgeois «La Liberté».

Le premier opus de Magali Jenny sur les guérisseurs de Suisse romande, en 2008, avait été un immense succès de librairie, se vendant à 55’000 exemplaires. La Fribourgeoise explique la sortie d’un deuxième livre par le fait que, depuis lors, le monde des guérisseurs a subi des évolutions importantes.

A part le fait qu’ils sont devenus des «acteurs incontournables de la société romande», Magali Jenny affirme qu’ils «ne constituent plus un tabou, comme c’est le cas dans le reste de l’Europe». Par ailleurs, leur contingent a «pris l’ascenseur». Les personnes qui consultent seraient elles aussi toujours plus nombreuses.

Classé à l’Unesco

En même temps, le savoir-faire des guérisseurs est maintenant officiellement reconnu. Le 10 septembre dernier, la pratique du secret, dans les cantons du Jura et de Fribourg a fait son entrée dans le patrimoine des biens immatériels de l’Unesco. La Fribourgeoise constate également «une plus grande ouverture de la médecine classique envers cette médecine dite populaire».

La possession démoniaque comme effet secondaire

Parallèlement, l’ethnologue note le développement de la catégorie des «guérisseurs-médiums-exorcistes» et l’augmentation significative des demandes de désenvoûtement ou d’exorcisme.

C’est surtout sur ce point que l’Eglise catholique tire la sonnette d’alarme. Interrogé par «La Liberté», Alain Chardonnens, vicaire général de l’évêché de Lausanne, Genève et Fribourg, explique que «selon le droit canonique, personne ne peut prononcer des exorcismes sur les possédés, à moins d’avoir obtenu la permission de l’évêque. Seul un prêtre pieux, éclairé, prudent et de vie intègre peut être habilité à le faire.»

Concernant les pratiques des guérisseurs, l’Eglise reconnaît son efficacité, mais s’inquiète des effets secondaires. L’Abbé Chardonnens affirme qu’»une invocation adressée à on ne sait qui ouvre une porte au Malin et peut créer un lien néfaste». L’Eglise ne conseille donc pas un recours aux secrets et recommande la plus grande prudence. (apic/lib/rz)

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