Coire: L’évêque rappelle à l’ordre ses prêtres et ses fidèles

Contre les abus les plus graves dans la liturgie

Coire, 8 novembre 2012 (Apic) L’évêque de Coire, Mgr Vitus Huonder, rappelle aux prêtres et aux fidèles les règles et les devoirs qui doivent présider aux célébrations liturgiques. Dans un message à l’occasion de l’ouverture de l’Année de la foi, Mgr Huonder souligne que les abus dans la liturgie provoquent la discorde et qu’ils doivent être dénoncés à l’autorité responsable.

Le message de l’évêque intitulé «La sainte Eucharistie – Signe de l’unité» devrait être lu dans toutes les églises dimanche 11 novembre à l’occasion de l’ouverture de l’Année de la Foi voulue par Benoît XVI. Mgr Huonder se réfère au Concile Vatican II pour relever que le droit d’organiser la liturgie revient à la seule autorité de l’Eglise. Un prêtre ne peut pas décider comme bon lui semble d’y ajouter, d’y retrancher ou d’y modifier quelque chose. Rome a constaté en 2004 des abus parfois très graves dans ce domaine, souligne l’évêque de Coire.

Ces abus apportent des éléments de déformation et de discorde dans la célébration de l’eucharistie. C’est pourquoi tout catholique a le droit de dénoncer à l’évêque ou au Vatican les abus liturgiques constatés. L’évêque indique avoir reçu en octobre 2011 un courrier de la Congrégation pour le clergé lui demandant de clarifier des irrégularités concernant en particulier la célébration de la messe dans certaines parties de son diocèse. Cela concerne d’un côté les prêtres, de l’autre les laïcs.

Pas de politique ecclésiale à l’église

Mgr Huonder cite trois questions: celle de la prédication réservée aux ministres ordonnés, évêque, prêtres ou diacres, celle de l’utilisation du dialecte (autorisée uniquement pour des célébrations avec des enfants ou des jeunes) et enfin l’instrumentalisation de l’homélie à des fins de ’politique ecclésiale’.

Lors d’un service liturgique, les croyants ne doivent pas être induits en erreur, déstabilisés ou fâchés par des déclarations contre l’enseignement de l’Eglise et de la hiérarchie. Pour Mgr Huonder, l’espace liturgique est un espace sacré, réservé au service divin.

L’évêque rappelle aussi que la fréquentation d’une célébration de la Parole ne remplace pas la messe. Les célébrations de la Parole à la place de la messe du dimanche devraient être réservées à des cas d’urgence et doivent être autorisées par l’évêque. Pour Mgr Huonder, elles ne sont pas un moyen légitime de favoriser la participation des laïcs à la liturgie.

Pas de «dimanches pour les prêtres»

Le nombre de prêtres dans le diocèse est suffisant pour assurer la célébration de la messe le dimanche ou le samedi soir, affirme l’évêque. Les prétendus «dimanches pour les prêtres» (comme jours de congé ndr) ne correspondent pas à la spiritualité sacerdotale.

L’évêque s’en prend également aux auxiliaires de la communion. Selon la règle commune de l’Eglise, ils ne devraient être utilisés qu’à titre subsidiaire lorsque les ministres ordonnés ne sont pas en nombre suffisant.

Concernant la confession, le sacrement exige que seul le prêtre reçoive l’aveu du pénitent et lui confère l’absolution. Une «confession» devant un laïc et sans absolution sacerdotale n’est pas un sacrement. Ces ’chemins de réconciliation’ ne sont corrects que s’ils conduisent à l’absolution sacramentelle. De même la communion aux malades est ordinairement la tâche du prêtre, rappelle Mgr Huonder.

Pas de communion sans conditions

Des fidèles, l’évêque attend une attitude respectueuse envers l’eucharistie. Les participants à la messe doivent être rendu attentifs aux conditions nécessaires pour recevoir la communion. Cela passe par le dialogue personnel, la catéchèse, la prédication et si nécessaire avant la communion elle-même. Ces conditions sont le baptême, la confession de la foi catholique, l’état de grâce et le jeûne eucharistique d’au moins une heure.

Le porte parole de l’évêché Giuseppe Gracia a précisé que la lettre de l’évêque n’était pas une réponse aux revendications de «l’Initiative des paroisses» signée par quelque 430 agents pastoraux en Suisse alémanique. Il a souligné cependant que le message de l’évêque trouvait une actualité inattendue, car ce que la lettre qualifie d’évidences sont en fait des initiatives individuelles. (apic/com/mp)

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