Fribourg: L’Eglise catholique opposée à la bénédiction des couples homosexuels

Le mariage n’est pas un droit pour tous, affirme Mgr Morerod

Fribourg, 7 novembre 2012 (Apic) Alors que l’Eglise évangélique réformée vaudoise (EERV) accepte la bénédiction des couples de même sexe, l’Eglise catholique reste ferme sur cette question. Le mariage doit rester l’union entre un homme et une femme, a affirmé sur le site internet du quotidien romand «Le Matin» (www.lematin.ch) Mgr Charles Morerod, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg.

«Comme l’a aussi dit le grand rabbin de France, le mariage n’est pas uniquement la reconnaissance d’un amour. C’est une institution qui implique une succession des générations. Et cette vision n’est pas propre au catholicisme, mais aussi à d’autres religions», a ajouté l’évêque catholique.

Alicia Parel, secrétaire générale de l’association suisse des gays PinkCross, souligne que des fidèles homosexuels préfèrent quitter l’Eglise. «Comment croire en un Dieu quand les représentants de l’Eglise disent que vous êtes déviant, condamné, qu’il faut s’en repentir. On n’est plus dans le ’aime ton prochain’, mais ’juge ton prochain’», lance-t-elle sur le site du Matin.

Le mariage de quelques-uns imposé à tous

En France, le débat sur l’union des couples de même sexe a enflé suite aux propos prononcés par le cardinal André Vingt-Trois lors de l’ouverture de l’assemblée plénière de la Conférence des évêques de France le 3 novembre à Lourdes. Imposer, dans le mariage une vision de l’être humain sans reconnaître la différence sexuelle serait «une supercherie qui ébranlerait un des fondements de notre société et instaurerait une discrimination entre les enfants», a affirmé l’archevêque de Paris. «Ce serait le mariage de quelques-uns imposé à tous», a-t-il ajouté.

«On est aujourd’hui dans un faux débat», il gravite autour d’une exigence d’égalité qui est le moteur du gouvernement français», commente Mgr Morerod. «Mais ce n’est pas le rôle de l’Eglise d’être le reflet de son temps».Si on regarde les statistiques religieuses, plus une Eglise se fond dans la société plus elle tend à disparaître».

#Encadré

La position des autres Eglises et communautés religieuses

Le quotidien catholique français «La Croix» a recueilli et diffusé sur son site internet http://www.la-croix.com les positions des différentes Eglises et communautés religieuses sur la reconnaissance des couples de même sexe.

Protestants: Confusion dans la symbolique sociale

Dans une déclaration datée du 13 octobre 2012, la Fédération protestante de France (FPF) estime que le projet de «mariage pour tous» porté par le gouvernement «apporte de la confusion dans la symbolique sociale et ne favorise pas la structuration de la famille». Mais la Fédération se prononce fermement contre toute«intolérance à l’encontre des personnes homosexuelles et soutient «leur demande de sécurité juridique accrue».

Le sujet n’est cependant pas clos. Un groupe de travail de l’Église réformée de France (ERF) livrera un rapport sur la question fin 2013, alors qu’un autre groupe avec des membres de l’ERF, de l’Union de l’Église réformée d’Alsace et de l’Église de la Confession d’Augsbourg d’Alsace (UEPAL), travaille sur une proposition de bénédiction des couples homosexuels, indique La Croix.

Le Conseil national des évangéliques de France s’est pour sa part clairement opposé à cette réforme «et à ses conséquences sur la parentalité» en dénonçant «un mauvais choix de société».

Orthodoxes: Le mariage participe à l’œuvre créatrice de Dieu

L’Assemblée des évêques orthodoxes de France a publié, le 2 octobre, une prise de position soulignant l’importance de la complémentarité homme-femme. Le mariage renvoie à «une communion fondée par le Créateur, bénie par le Christ et dont la fin est double: participer avec Dieu à son œuvre créatrice tout en approfondissant l’union d’amour et de service mutuel entre un homme et une femme». Les évêques mettent également en avant la dimension «sociétale» du mariage, qui ne saurait selon eux être dissociée de la notion de couple, de conception de la famille, de filiation, d’adoption, d’éducation des enfants, d’altérité, ou encore de régimes matrimoniaux.

Judaïsme: Le statut de l’enfant passe de sujet à celui d’un objet

Le grand rabbin de France Gilles Bernheim s’est clairement opposé à la loi autorisant le mariage homosexuel et l’homoparentalité. Dans un essai de 25 pages diffusé le 17 octobre, il estime que le projet brouille de façon irréversible trois choses :- les généalogies en substituant la parentalité à la paternité et à la maternité;- le statut de l’enfant, passant de sujet à celui d’un objet; et enfin la différence sexuelle comme donnée naturelle.

Islam: Rejet clair du mariage homosexuel

«L’islam n’autorise pas le mariage entre deux personnes de même sexe», a redit en septembre Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman. Dans la tradition musulmane, le mariage est «un pacte fondé sur le consentement mutuel en vue d’établir une union légale et durable, entre un homme et une femme, et ayant pour but de fonder une famille stable». Dalil Boubakeur, recteur de la grande mosquée de Paris, rejoint cette position tout en estimant qu’»il faut s’abstenir de juger» les personnes homosexuelles.

(apic/lm/lc/bb)

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