15 millions de francs pour dédommager 125 victimes
Antigonish/Nouvelle Ecosse, 5 novembre 2012 (Apic) Le diocèse d’Antigonish, dans la province de Nouvelle Ecosse, sur la côte atlantique du Canada, est finalement parvenu à acquitter sa dette envers les victimes d’abus sexuels. Pour respecter ses engagements, le diocèse catholique a dû se séparer de pas moins de 150 biens immobiliers.
En vertu d’une entente hors tribunal signée en 2009 par l’ancien évêque Raymond Lahey, ce diocèse catholique s’engageait à verser quelque 15 millions de francs suisses à 125 victimes d’agressions commises sur son territoire au cours des décennies précédentes. L’ultime versement vient d’être effectué. Cette entente historique pour dédommager des victimes d’abus sexuels avait été conclue en août 2009. Quelques semaines plus tard, Mgr Raymond Lahey, l’homme qui avait négocié cet accord, était arrêté pour possession et importation de pornographie juvénile.
Pour réunir autant d’argent, il a fallu que le diocèse se serre la ceinture. Pas moins de 150 biens immobiliers ont été mis en vente. «Une centaine de paroisses ont été dépouillées de leurs réserves financières», précise le réseau de télévision canadien de langue anglaise CTV Television Network.
Lors de la signature de l’entente, le courage de l’évêque Raymond Lahey avait été salué, précise la radio chrétienne «Radio Ville-Marie». Ce dernier avait en effet permis de trouver un accord qui évitait aux victimes d’avoir à raconter devant une cour les sévices qu’elles avaient subis. Mais peu de temps après, en septembre 2009, l’arrestation de l’homme d’Eglise à l’aéroport d’Ottawa et le mandat d’arrêt émis à son endroit pour possession et importation de pornographie juvénile avait eu l’effet d’une véritable douche froide pour les victimes. Raymond Lahey a, par la suite, plaidé coupable. Il a été réduit à l’état laïc par Rome.
Son successeur à Antigonish, Mgr Brian Dunn, avait rassuré la population en promettant que le changement de garde dans le diocèse, sur fond de controverse, n’affecterait en rien l’engagement pris envers les victimes. Le diocèse s’était engagé à ne pas vendre d’églises ou de presbytères. Il avait dû arrêter son choix parmi 600 bâtiments et en a finalement vendu plus de 150. Les paroisses ont été mises à contribution, et le scandale a eu un impact dévastateur sur la fréquentation de la messe. (apic/rvm/be)
webmaster@kath.ch
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/15-millions-de-francs-pour-dedommager-125-victimes/