Infiltration de groupes djihadistes
Alep, 27 août 2012 (Apic) Le siège de l’archevêché grec-catholique melkite, Place Fahrat, à Alep, a été saccagé par des hommes armés lors de l’attaque des quartiers chrétiens de la vieille-ville, annonce lundi 27 août Radio Vatican. L’archevêque, Mgr Jean-Clément Jeanbart, son vicaire et un certain nombre de prêtres se sont enfuis quelques heures seulement avant l’attaque qui a eu lieu le 23 août.
L’archevêque et ses prêtres se sont réfugiés au couvent des Franciscains d’Alep. Selon des sources de l’agence vaticane Fides au sein de la communauté catholique locale, les responsables de l’exaction sont «des groupes non identifiés qui entendent alimenter une guerre confessionnelle et impliquer la population syrienne dans des conflits sectaires».
Ainsi que le confirme à Fides le Père George Abu Khazen, OFM, Pro Vicaire apostolique de la communauté catholique latine, qui a accueilli ses confrères gréco-catholiques, «Mgr Jeanbart a fait part de sa vive préoccupation et de sa consternation suite à cet épisode et a répété, secoué par les événements, un seul mot: pourquoi ?». Il est ensuite parti pour le Liban, où il se trouve encore à l’heure actuelle. Contacté lundi 27 août par l’Apic, le Patriarcat grec-catholique melkite à Antélias, près de Beyrouth, a déclaré que Mgr Jeanbart était en partance pour la France.
A Alep, après deux jours de combats, les troupes gouvernementales ont repris aux rebelles les quartiers chrétiens du centre d’Alep. Lorsque les militaires ont repris le contrôle de la situation, le vicaire de Mgr Jeanbart a pu revenir à l’archevêché, constatant que les portes en avaient été forcées et que différents objets (dont des ordinateurs et un projecteur) avaient été volés.
Le Père franciscain Abu Khazen explique que, ces derniers jours, une bataille a eu lieu dans la vieille-ville d’Alep et que les combats sont arrivés jusqu’à la Place Fahrat, zone dans laquelle se trouvent, outre l’archevêché grec-catholique melkite, l’archevêché catholique maronite, lui aussi endommagé.
Des miliciens ont également fait irruption dans le musée chrétien byzantin Maarrat Nahman, endommageant des pièces des collections et un certain nombre d’icônes. Selon le Père Abu Khazen, une solution au conflit «n’est pas encore en vue parce qu’aucun des acteurs, nationaux et internationaux, ne fait pression pour parvenir à l’instauration d’un véritable dialogue».
Un autre représentant de la hiérarchie locale, qui a demandé à l’agence d’information vaticane de pouvoir conserver l’anonymat pour raisons de sécurité, lance l’alarme: «Du fait de l’intervention désormais établie de groupes djihadistes, une tentative visant à fomenter la haine et des conflits sectaires est en cours. On enregistre la présence d’un nombre croissant de milices islamistes wahhabites et salafistes provenant de Tchétchénie, du Pakistan, du Liban, d’Afghanistan, de Tunisie, d’Arabie Saoudite et de Libye. Ces groupes ont pour seul but de faire régner le chaos, la destruction, les atrocités et de paralyser la vie sociale. La population civile syrienne en est la victime. Mais elle ne tombera pas dans ce piège».
L’archiéparchie grecque-melkite catholique d’Alep, qui compte quelque 18’000 fidèles, est l’une des plus anciennes du siège patriarcal d’Antioche. Le christianisme y fut implanté dès l’époque apostolique. (apic/fides/be)
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