Paolo Gabriele sera jugé avec un complice, un laïc de la Secrétairerie d’Etat
Rome, 13 août 2012 (Apic) Le majordome de Benoît XVI, Paolo Gabriele, principal suspect dans le cadre de la fuite de documents confidentiels en provenance de l’appartement pontifical, sera jugé pour vol aggravé. Fait inattendu, un autre laïc travaillant au Vatican, Claudio Sciarpelletti, sera jugé pour complicité.
Ces décisions de Piero Antonio Bonnet, juge d’instruction du Vatican, ont été publiées par le Bureau de presse du Saint-Siège le 13 août 2012, 2 mois et demi après l’arrestation de Paolo Gabriele. Le procès n’aura pas lieu avant le 20 septembre, date de réouverture du Tribunal du Vatican.
Le réquisitoire du procureur de justice du Vatican, Nicola Picardi, a aussi été publié par le Bureau de presse du Saint-Siège. Il rapporte que Paolo Gabriele a confessé avoir pris possession de documents appartenant au Saint-Siège, pour les reproduire et en remettre une copie à Gianluigi Nuzzi, auteur du livre choc «Sa Sainteté – les documents secrets de Benoît XVI», ainsi qu’à son Père spirituel. Ce dernier, précise Nicola Picardi, a déclaré avoir brûlé les documents en sa possession.
Pour la première fois depuis le début des ’Vatileaks’, le nom d’un autre suspect est révélé, celui de l’Italien Claudio Sciarpelletti, informaticien à la Secrétairerie d’Etat du Saint-Siège. Ce dernier a été arrêté le 25 mai, après perquisition de son domicile. Claudio Sciarpelletti compte parmi les connaissances de Paolo Gabriele, a déclaré le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, le Père Federico Lombardi.
La découverte d’une enveloppe contenant des documents liés au majordome du pape a motivé son arrestation. Parmi ceux-ci figurait du matériel publié dans le livre de Gianluigi Nuzzi, responsable en grande partie du déclenchement de l’affaire des ’Vatileaks’.
Le document du juge d’instruction fait état de nombreux témoins entendus durant la phase d’instruction. Leur anonymat a été respecté, à l’exception du secrétaire particulier de Benoît XVI, Mgr Georg Gänswein.
La justice vaticane n’exclut pas d’enquêter sur l’existence de complices éventuels de Paolo Gabriele, a estimé le Père Lombardi.
Une partie de la sentence de renvoi en justice du juge d’instruction, document d’une quinzaine de pages, est consacrée aux expertises psychiatriques. Paolo Gabriele en a fait l’objet, à la demande du promoteur de justice du Vatican. Ces expertises expliquent pourquoi la phase d’instruction a duré si longtemps. L’une d’elles fait état de «personnalité affectée par une identité incomplète et instable». Une autre évoque «un grave mal-être psychologique».
Le Père Lombardi n’a pas hésité à parler de «chaos» dans l’esprit du principal suspect, tiraillé par une «tragique contradiction» entre sa volonté d’accomplir le bien et son action réelle. Au cours de la perquisition au domicile du majordome du pape, un chèque de 100’000 euros adressé au pape et une pépite d’or ont été trouvés, révèle le texte du juge d’instruction.
Selon le Père Lombardi, personne au cours de l’enquête n’avait envisagé que Paolo Gabriele eut agi pour des motifs financiers.
Le procès pénal de Paolo Gabriele et Claudio Sciarpelletti n’aura pas lieu avant le 20 septembre, date de la réouverture du Tribunal du Vatican. Il se fera en présence de trois juges. Interrogé sur l’attitude de Benoît XVI au regard des derniers événements, le Père jésuite a indiqué que le pape avait pris connaissance de la sentence de renvoi en justice du juge d’instruction, ainsi que du réquisitoire du promoteur de justice.
«Il me semble logique de penser que le pape veuille pardonner à Paolo Gabriele», a rapporté le porte-parole du Saint-Siège, jugeant néanmoins difficile que le pape intervienne avant le procès et interfère dans l’action de la justice. (apic/imedia/cp/rz/ggc)
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