Musulmans et juifs avaient reçu le soutien d’Eglises chrétiennes
Zurich, 10 août 2012 (Apic) L’Hôpital des Enfants de Zurich, dans un communiqué publié le 10 août 2012, annonce qu’il pratiquera à nouveau des circoncisions pas nécessaires du point de vue médical. Il met fin ainsi au moratoire sur les circoncisions pour motifs religieux qu’il avait suspendues le 5 juillet dernier suite à un jugement du tribunal de grande instance de Cologne. Les juges allemands avaient jugé que l’ablation du prépuce pour motif religieux était une atteinte intentionnelle à l’intégrité physique de l’enfant, par conséquent illégale.
A l’instar des hôpitaux allemands, des hôpitaux en Suisse et en Autriche avaient alors cessé de pratiquer des circoncisions pour motifs religieux, ce qui avait soulevé l’indignation dans les milieux juifs et musulmans, arguant d’une violation de la liberté religieuse. Diverses Eglises chrétiennes avaient apporté leur soutien aux communautés juives et musulmanes.
En Suède, considérant la circoncision comme une mutilation et une atteinte irréversible, la Société pédiatrique suédoise avait demandé en février dernier au Conseil national pour la santé l’interdiction de la circoncision d’enfants pour raisons religieuses ou non médicales.
La direction de l’Hôpital des Enfants de Zurich reprendra sa pratique, mais après une pesée des intérêts dans chaque cas individuel, en tenant compte minutieusement du bien de l’enfant. Elle demandera aussi l’accord écrit des deux parents. Elle se dit consciente que la circoncision, répandue à travers le monde, remonte à une très ancienne tradition et repose selon les cas sur des principes religieux ou sociaux.
Cette décision a été prise après consultation d’experts en matière d’éthique, internes et externes. L’Hôpital relève que la pratique de la circoncision est acceptée sur les plans politique, social et culturel, même si en droit suisse, ce type d’intervention sur des garçons qui ne disposent pas encore de la faculté de jugement remplit également les conditions de la lésion corporelle simple.
Mais le Ministère public zurichois, consulté par l’établissement, relève que jusqu’à maintenant, cette pratique est acceptée tant sur les plans politique, que social et culturel. L’Hôpital part du principe que pour l’instant, aucun médecin pratiquant ce type de circoncision ne pourrait être poursuivi. Si nécessaire, il appartient au législateur fédéral de légiférer en la matière.(apic/com/be)
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