Berne: Selon «oeku Eglise et environnement», la loi sur le CO2 ne va pas assez loin
Berne, 10 août 2012 (Apic) Selon «oeku Eglise et environnement», la loi sur le CO2 votée par le Parlement fédéral ne va pas assez loin. C’est certes un pas dans la bonne direction, estime l’association, qui se veut «la conscience écologique des Eglises en Suisse». Mais cet objectif n’est de loin pas suffisant au regard des critères de l’éthique et de la théologie de la création.
Répondant à la procédure de consultation mise en route depuis mai dernier par le Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC) concernant la nouvelle ordonnance sur le CO2, «oeku Eglise et environnement» rappelle que du point de vue chrétien, la «mince peau de la terre», l’atmosphère terrestre qui permet la vie, est un don de Dieu.
En ce qui concerne la nécessité urgente de réduire l’émission de gaz à effet de serre, l’association relève qu’il s’agit du principe de prudence et de responsabilité de l’homme face à la création de Dieu. Les défenseurs chrétiens de l’environnement demandent urgemment au Conseil fédéral d’user au maximum de ses compétences pour rendre le plus efficace possible l’ordonnance sur la loi révisée sur le CO2.
Dans sa prise de position, «oeku Eglise et environnement» se réfère à la lettre des Eglises suisses adressée en octobre 2009 au Conseil fédéral et à la délégation suisse à la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique COP 15 à Copenhague. A cette occasion, dans une missive commune, la Conférence des évêques suisses (CES), la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS) et l’Eglise catholique-chrétienne de Suisse avaient plaidé pour une «justice climatique». Afin de limiter les changements climatiques, elles se prononçaient pour une réduction «drastique» des émissions de gaz à effet de serre tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la Suisse.
La CES avec sa Commission nationale «Justice et Paix», la FEPS et l’Eglise catholique chrétienne demandaient une réduction jusqu’en 2020 de 40% de ces émissions (par rapport au niveau de 1990). Au plan politique, les Verts et le Parti socialiste suisse (PSS) estiment pour leur part que le Conseil fédéral doit faire nettement plus et augmenter l’objectif de réduction à 40% au lieu de 20%, comme la nouvelle loi sur le CO2 lui en donne la compétence.
Le WWF, le PSS et les Verts demandent également que la taxe sur les combustibles soit augmentée dès le 1er janvier 2013, et non en 2014 comme le prévoit le Conseil fédéral. «oeku Eglise et environnement» partage cette position et estime que les rentrées supplémentaires pourront servir à augmenter les ressources du programme national d’assainissement des bâtiments.
Notons que plus de 600 paroisses, des organisations liées aux Eglises, ainsi qu’un grand nombre d’individus sont membres de l’association «oeku Eglise et environnement», créée en 1986. Aujourd’hui, oeku est reconnue en qualité d’organe de consultation pour les questions écologiques par la Conférence des évêques suisses (CES) et la Fédération des Eglises Protestantes de Suisse (FEPS). Cette association œcuménique est placée sous la conduite d’un comité bénévole et dispose d’un secrétariat à Berne. (apic/com/be)
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