Un drame encore largement ignoré
Lucerne, 9 août 2012 (Apic) Caritas Suisse a lancé le 8 août un nouvel appel pour aider les réfugiés syriens fuyant dans les pays voisins. L’œuvre d’entraide catholique souligne qu’en Syrie même, la crise humanitaire continue de s’aggraver, suite aux combats à Damas et Alep.
Des dizaines de milliers de personnes fuient les violences vers les pays voisins, où elles sont accueillies dans des logements provisoires et dans des conditions précaires. Caritas Suisse fournit une aide d’urgence au Liban et en Jordanie pour les réfugiés syriens.
Alors que les événements de Syrie font quotidiennement les titres des journaux, les médias ne mentionnent pas encore suffisamment le problème des dizaines de milliers de réfugiés fuyant les combats, un drame encore largement ignoré, note Caritas Suisse. Durant la seule nuit du 18 juillet, 15 à 20’000 réfugiés sont arrivés au Liban, rapporte Caroline Nanzer, déléguée de Caritas pour les réfugiés au Liban.
Environ 100’000 personnes ont été déplacées en Syrie même. Selon le HCR, plus de 200’000 Syriens ont fui les combats entre l’armée du président Bachar el-Assad et les insurgés en direction des pays voisins, la Turquie, le Liban, la Jordanie et l’Irak. Sans compter ces nouveaux arrivants, 33’500 réfugiés syriens sont enregistrés au Liban, et les chiffres du HCR font état de 35’900 réfugiés en Jordanie, auxquels s’ajoutent d’innombrables réfugiés non enregistrés.
La plupart sont des femmes avec leurs enfants qui n’ont pris que le strict minimum pour chercher la sécurité, alors que leurs maris sont restés en Syrie ou y ont perdu la vie. Beaucoup de réfugiés présentent des signes de stress post-traumatique, car ils ont fui la violence et la peur, et ont vécu des événements terribles.
Des travailleurs migrants venant des pays les plus pauvres font également partie de ces personnes déplacées. Avant la crise, 50’000 d’entre eux travaillaient en Syrie comme employés de maison.
La situation des réfugiés est précaire et se détériore. Ils vivent dans des hébergements de fortune, des garages vides ou des granges, dans des familles d’accueil, des écoles, des mosquées, ou encore sous tente. Ils ont épuisé toutes leurs économies. Souvent, les familles qui les hébergent ne sont plus en mesure de poursuivre leur aide. Et de plus en plus de réfugiés arrivent.
«Les besoins sont énormes et les moyens largement insuffisants», déplore Caroline Nanzer, déléguée de Caritas pour les réfugiés au Liban. En collaboration avec ses partenaires, le «Migrant Center» de Caritas Liban et Caritas Jordanie, Caritas Suisse apporte son aide près de la frontière syrienne à plus de 3’000 réfugiés en leur distribuant des vivres, des articles d’hygiène, des articles pour bébés, des vêtements, des sous-vêtements, des couvertures et des serviettes.
Les réfugiés reçoivent par ailleurs des bons qui leur permettent de payer leurs frais médicaux ou de logement. Au Liban, les familles qui ont reçu une aide se trouvent dans la plaine de la Bekaa, à Tripoli, Beyrouth, Zahlé et Baalbek. En Jordanie, elles sont à Mafraq et Ramtha. De plus, Caritas aide 320 travailleurs migrants qui s’étaient enfuis au Liban à retourner dans leur pays d’origine. Toutes ces activités sont réalisées dans le cadre du plan régional du HCR. Parce que le nombre de réfugiés augmente et que les besoins se multiplient, Caritas Suisse lance un appel aux dons pour pouvoir assurer et intensifier son aide. (Cf. Caritas Suisse Compte 60-7000-4, mention «Syrie»). (apic/com/be)
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