Une violation disproportionnée et inadmissible de la liberté du culte
Genève, 25 juillet 2012 (Apic) Suite au moratoire sur les circoncisions adopté par l’hôpital pour enfants de Zurich, les juifs de Suisse réagissent en qualifiant cette interdiction de «violation significative, disproportionnée et inadmissible de la liberté du culte, et donc de la liberté de conscience et de croyance». Une prise de position a été diffusée le 25 juillet par la Fédération suisse des communautés israélites et la Plateforme des Juifs Libéraux de Suisse, qui regroupent ensemble 80 à 90% des juifs en Suisse.
Un arrêt du Tribunal de Grande instance de Cologne avait qualifié fin juin la circoncision d’atteinte grave et irréversible à l’intégrité corporelle. Suite à cette sentence, La direction de l’hôpital pour enfants de Zurich a décidé de demander un avis de droit et une expertise sur le sujet par des éthiciens. Puis d’autres hôpitaux pédiatriques se sont penchés sur la question, notamment ceux de Berne et de St-Gall, sans toutefois suspendre les circoncisions.
Dans leur prise de position, la Fédération suisse des communautés israélites et la Plateforme des Juifs Libéraux de Suisse soulignent que la circoncision rituelle des garçons, appelée «Brit Mila», est un élément essentiel et indispensable de la religion juive. «La circoncision effectuée correctement est sans danger pour l’enfant et n›entraîne pas de traumatismes», assurent les deux organisations juives. «Pendant des millénaires, la circoncision n’a pas été remise en question, sauf par les régimes, qui en interdisant cette pratique – ont voulu contraindre les juifs à l’assimilation et les éloigner de leur religion», lancent-elles. Rappelant que les deux Chambres fédérales «en accord avec le Conseil fédéral, ont renoncé expressément à interdire la circoncision des garçons, lors du débat concernant l’initiative parlementaire sur l’interdiction de la mutilation des organes génitaux. La nouvelle disposition pénale a été adoptée par le Conseil des Etats à l’unanimité et par le Conseil national avec une seule opposition».
Les deux organisations juives qualifient l’interdiction de pratiquer la circoncision de grave atteinte à la liberté du culte, de la liberté de conscience et de croyance. Elles réfutent l’accusation de limiter le droit de l’enfant de choisir librement sa religion. «Un garçon naît juif; il ne devient pas par la circoncision. Aussi, des conversions de juifs – hommes et femmes – vers d’autre relisions se produisent de temps en temps», affirment-elles.
La Fédération suisse des communautés israélites et la Plateforme des Juifs Libéraux de Suisse assurent que «le risque d’une circoncision est particulièrement minime lorsqu’elle est pratiquée chez le nourrisson. Un report des circoncisions à l’âge adulte augmenterait significativement le risque pour la santé». Elles rappellent que 30% de la population mondiale masculine est circoncis et que «l’ablation du prépuce chez les garçons est régulièrement effectuée aussi sur la base d’indications médicales, et ceci sans conséquences négatives sur la santé».
La sentence du Tribunal de Grande instance de Cologne a été dénoncée autant par les organisations juives que musulmanes allemandes, ainsi que par les évêques catholiques allemands, qui y voient une atteinte à la liberté de religion. (apic/com/bb)
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