Bulle: 150 fidèles assistent à la messe dominicale à Notre-Dame des Clés

Un havre de paix et de tranquillité à 1290 mètres d’altitude

Bulle, 22 juillet 2012 (Apic) Le vicaire épiscopal Rémy Berchier a célébré, devant plus de 150 fidèles, une messe au rythme des alpages à la chapelle Notre-Dame des Clés sur le chemin du Moléson. Un havre de paix et de tranquillité spirituelle au cœur de l’été à 1290 mètres d’altitude, dans un cadre bucolique en Gruyère.

Sa présence sur le parcours surprend le randonneur perdu dans ses pensées et sa marche. Cachée par les sapins, la chapelle Notre-Dame des Clés est érigée au cœur d’un pâturage verdoyant, où viennent paître des vaches, avec une vue magnifique sur les montagnes tout autour. Un endroit qui appelle à une pause spirituelle. C’est dans ce cadre idyllique que durant les dimanches de l’été plusieurs prêtres se succèdent depuis 1956 pour dire la messe aux personnes qui travaillent dans les alpages. Une «pastorale des alpages» qu’apprécie particulièrement le vicaire épiscopal de la partie francophone du canton de Fribourg, Mgr Rémy Berchier, qui a célébré l’eucharistie ce 22 juillet devant plus de 150 fidèles.

Une assemblée de choix

Depuis 10 ans, Mgr Berchier y retrouve des habitués, des touristes, des randonneurs et des armaillis, qui travaillent dans les alpages. «C’est une messe spéciale, parce que c’est hors contexte et en pleine nature. J’y rencontre une assemblée de choix parce que les fidèles choisissent de vivre la messe aux Clés et y viennent exprès. J’aime bien rejoindre ces armaillis dans leur quotidien et qui ont un autre rythme de vie. Je suis admiratif de ces personnes qui font tout pour être présentes à la messe le dimanche. C’est aussi un privilège de vivre cette messe avec des estivants et des randonneurs; un moment de détente et de repos pour moi. C’est la raison pour laquelle je m’arrange toujours pour y célébrer au moins une messe durant l’été», affirme le vicaire épiscopal.

De son côté l’abbé Guy Oberson qui officie depuis plus de 30 ans à la chapelle des Clés reste impressionné par le nombre de fidèles qui se déplacent à près de 1300 m d’altitude pour assister à la messe. Ils peuvent atteindre plus de 250 fidèles, selon les intentions de messe. Ce succès s’explique par le fait qu’»avec la participation des armaillis, des gens qui travaillent dur dans ces alpages, on y retrouve l’ambiance de la montagne, l’ambiance de notre pays et de nos racines.» C’est un lieu de convivialité. Les personnes y viennent en famille, retrouver la tranquillité et le silence de la nature, et pique-niquer ensemble. «C’est un peuple de Dieu de tout âge et de toutes les couches sociales. Mais la chapelle des Clés est aussi très visitée durant le reste de l’année», précise l’abbé Oberson. Cela est dû à sa position. «Elle est sur le chemin de la fromagerie; et durant l’hiver elle est sur le chemin des raquettes. C’est un lieu propice pour une halte bienfaisante et une pause spirituelle pour les randonneurs. Enfin elle est accessible en tout temps parce qu’on n’a pas besoin de clé pour accéder à la chapelle des Clés», rigole l’abbé Oberson. Du coup, le carnet de prières de la chapelle est remplis d’intentions diverses que les célébrants et les fidèles portent dans leurs prières.

Être seul en face de soi et du Christ

Dans son homélie tirée de l’évangile du jour, Mgr Rémy Berchier rappelle que «Jésus nous invite à l’écart pour se reposer. Il l’avait dit il y a 2000 ans. Mais il nous le dit encore aujourd’hui. Dans notre société si stressante, Il nous invite au repos du corps et de l’âme, à la découverte de sa parole partout où nous sommes et avec les personnes que nous rencontrons durant nos vacances. Il est important de prendre le temps d’être seul face à nous-mêmes, face au Christ et face à notre vie. À notre époque, nous sommes des foules assoiffées de parole de vie et de Dieu. Ces vacances sont des moments pour aller à Sa rencontre. Un temps de ressourcement pour mieux débuter l’année nouvelle», a-t-il exhorté.

Françoise Bray fait partie des fidèles présents à la messe de ce 22 juillet, chantée par le chœur mixte de Vuippens. Cette Française d’Orléans passe depuis 13 ans ses vacances d’été en Gruyères et ne rate pour rien au monde les messes aux Clés. «Ici tout est authentique. J’y passe un moment apaisant dans un cadre magnifique. C’est pour moi un lieu où je viens renouveler mes énergies. Je viens y puiser des forces pour continuer», témoigne celle dont la mère est d’origine bulloise.

Pour sa part, Yolande Mauron vient à Notre-Dame des Clés depuis 26 ans. Cette habitante de Bulle y vit des moments très forts. «À chaque fois, ça me fait chaud au cœur d’être là. De passer un moment de prière, se retrouver seule avec la nature, penser aux autres, remercier Dieu pour tout ce qui arrive dans nos vies… ça me fait vraiment du bien», raconte-t-elle.

Inaugurée en 1956

En 1950, trois membres de la section gruérienne du Club alpin suisse imaginèrent une chapelle sur le chemin vers le Moléson. Suite au décès subit de l’un d’entre eux sur ce parcours, l’idée ressortira du tiroir et fera son chemin. C’est ainsi qu’en 1956 la chapelle Notre-Dame des Clés sera inaugurée. Et depuis cette date, en plus des messes les dimanches d’été, la chapelle accueille aussi mariages et baptêmes. C’est un endroit de ressourcement et de repos pour les randonneurs et les touristes. Un comité s’occupe de recherche de fonds pour améliorer l’accueil aux Clés ainsi que son entretien, informe Jacques Murith, son président actuel. «Le comité travaille aussi pour trouver des prêtres pour assurer les célébrations durant l’été», ajoute celui qui avait 11 ans et était servant de messe à l’inauguration en 1956. Pour les messes, les prêtres sont accueillis par le sacristain Georges Clerc, petit fils du donateur du pâturage où est construite la chapelle et qui veille sur les lieux depuis sa ferme sise en contrebas. (apic/ea/bb)

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