Berne, 12 juillet 2012 (Apic) Mgr Martin Werlen, Abbé d’Einsiedeln répond aux critiques contre la décision de la Conférence des évêques suisses (CES) de déplacer le siège de la Commission nationale Justice et Paix à Fribourg et de réduire son personnel. Dans une interview au «Berner Pfarblatt», il affirme que la voix de J+P continuera à s’exprimer.

Dans le cadre de la réorganisation du secrétariat de la Conférence des évêques suisses, Justice et Paix intégrera dès le 1er janvier 2013 le secteur «services». Elle déménagera donc à Fribourg où se trouvent déjà la Commission de bioéthique et Migratio. Actuellement, J+P emploie dans ses bureaux de Berne un secrétaire général, une collaboratrice scientifique et une secrétaire administrative pour 1,8 équivalent plein temps. Seul le poste du secrétaire général devrait être maintenu.

Cette décision de la CES est vivement critiquée par Josef Bieger, membre du bureau. Il craint que la voix de J+P soit ainsi réduite au silence, à l’heure où l’on s’apprête à célébrer les 50 ans de l’ouverture du concile Vatican II.

Interrogé par le «Berner Pfarrblatt», l’Abbé Werlen, délegué de la CES pour J+P, répond que les contraintes budgétaires obligent à ce changement et que le rayonnement d’une commission ne dépend pas du lieu de son bureau. Pour l’Abbé d’Einsiedeln, regrouper les services en un même lieu permettra non seulement de faire des économies mais aussi de créer de nouvelles synergies. Les tâches qui n’appartiennent pas aux affaires courantes pourront à l’avenir être financées et conduites sous forme de projets, avec la participation de spécialistes, assure-t-il.

Pas de volonté de contrôle

Ce qui est décisif n’est pas en première ligne le nombre de postes, mais le fait de disposer des bonnes personnes à la bonne place, souligne Mgr Werlen. Il rejette également l’idée d’une volonté de main-mise des évêques – et indirectement de Rome – sur les travaux de la commission J+P. «Il ne s’agit pas de contrôle, mais de dynamique dont l’Eglise a besoin aujourd’hui. J+P accomplit un travail important. Ma préoccupation est que sa contribution ne soit pas réduite par les changements, mais au contraire s’intensifie et se dynamise à travers la collaboration avec d’autres instances. La présence de J+P dans l’espace public doit à l’avenir augmenter et non pas se réduire.»

Quant au travail de la Commission formée de 21 membres majoritairement laïcs, il ne devrait pas être affecté par ces changements, estime l’Abbé Werlen.

Justice et Paix

Justice et Paix est une commission laïque de l’Eglise catholique. Elle traite des questions de l’éthique sociale dans les domaines de la politique, du social, de l’écologie et de l’économie. Justice et Paix a pour mandat, en collaboration avec d’autres institutions ecclésiales ou laïques, de favoriser la promotion de la justice et de la paix en Suisse et dans le monde.

Berne: Mgr Werlen s’explique sur la restructuration du secrétariat de Justice et Paix

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