Menzingen: Le pape tient à reconnaître la Fraternité Saint-Pie X, affirme Mgr Bernard Fellay
Menzingen, 7 juin 2012 (Apic) «Rome ne fait plus d’une acceptation totale de Vatican II une condition pour la solution canonique», qui serait la réintégration des lefebvristes au sein de l’Eglise catholique romaine. C’est ce qu’affirme jeudi 7 juin Mgr Bernard Fellay, supérieur de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX), sur le site internet traditionaliste www.dici.org. «Nous ne sommes toujours pas d’accord doctrinalement, et pourtant le pape veut nous reconnaître ! «, assure-t-il.
«C’est l’attitude de l’Eglise officielle qui a changé, ce n’est pas nous», se félicite-t-il. «Aujourd’hui, à Rome, certains considèrent qu’une compréhension différente du Concile n’est pas déterminante pour l’avenir de l’Eglise, car l’Eglise est plus que le Concile. De fait, l’Eglise ne se réduit pas au Concile, elle est beaucoup plus grande. Il faut donc s’appliquer à régler des problèmes plus vastes. Cette prise de conscience peut nous aider à comprendre ce qui se passe réellement: nous sommes appelés à aider à porter aux autres le trésor de la Tradition que nous avons pu conserver», affirme Mgr Fellay sur le site DICI (Documentation Information Catholiques Internationales).
Aux yeux du supérieur de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X (FSSPX), les discussions qui ont eu lieu ces derniers mois entre Rome et les lefebvristes ont eu comme résultat positif un changement de l’attitude de Rome. Mgr Fellay précise qu’il n’a pas connaissance d’un quelconque calendrier concernant la décision du pape Benoît XVI sur la question de la reconnaissance de la FSSPX. «Il y en a même qui disent que le pape va traiter ce dossier à Castel Gandolfo, au mois de juillet», affirme-t-il.
Mgr Fellay souligne que «c’est l’attitude de l’Eglise officielle qui a changé, ce n’est pas nous. Ce n’est pas nous qui avons demandé un accord, c’est le pape qui veut nous reconnaître». Il relève que l’on peut se poser la question du pourquoi de ce changement. «Nous ne sommes toujours pas d’accord doctrinalement, et pourtant le pape veut nous reconnaître ! Pourquoi ? La réponse elle est là: il y a des problèmes terriblement importants dans l’Eglise aujourd’hui. Il faut traiter ces problèmes. Il faut laisser de côté les problèmes secondaires et s’occuper des problèmes majeurs. Voilà la réponse de l’un ou l’autre prélat romain qui ne le diront jamais ouvertement; il faut lire entre les lignes pour comprendre».
«Les autorités officielles ne veulent pas reconnaître les erreurs du Concile, poursuit-il. Elles ne le diront jamais explicitement. Cependant si on lit entre les lignes, on peut voir qu’elles souhaitent remédier à certaines de ces erreurs. En voici un exemple intéressant au sujet du sacerdoce. Vous savez qu’à partir du Concile, il y a eu une nouvelle conception du sacerdoce et qu’elle a démoli la figure du prêtre».
Aujourd’hui, estime-t-il, «les autorités romaines essaient de réhabiliter la vraie conception du prêtre. On le constatait déjà lors de l’Année sacerdotale qui a eu lieu en 2010-2011. Maintenant, la fête du Sacré-Cœur devient le jour consacré à la sanctification des prêtres. A cette occasion, une lettre a été publiée et un examen de conscience pour les prêtres a été rédigé. On croirait qu’on est allé chercher cet examen de conscience à Ecône, tellement il se situe dans la ligne de la spiritualité anté-conciliaire. Cet examen offre l’image traditionnelle du prêtre, et même de son rôle dans l’Eglise. C’est ce rôle que Mgr Lefebvre affirme quand il décrit la mission de la Fraternité: restaurer l’Eglise par la restauration du prêtre».
Mgr Fellay reconnaît qu’il y a encore de «graves difficultés dans l’Eglise», à savoir «l’œcuménisme, Assise, la liberté religieuse…, mais le contexte est en train de changer, pas seulement le contexte, la situation elle-même…» (apic/dic/com/be)
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