Une course contre la mort
Berne, le 31 mai 2012 (Apic) Le Sahel est la proie d’une grande sécheresse. Elle frappe tout particulièrement le Mali, le Tchad, le Niger, le Burkina Faso et la Mauritanie. Depuis des mois, les organisations spécialisées de l’ONU et les réseaux internationaux d’œuvres d’entraide privées cherchent à éviter une catastrophe à grande échelle. Caritas Suisse s’engage dans l’aide d’urgence grâce à un fonds de 4,1 millions de francs.
La catastrophe alimentaire menace plus de 15 millions de personnes. L’issue des efforts reste encore incertaine. «Deux facteurs vont être déterminants, a estimé le directeur de Caritas Suisse, Hugo Fasel. D’abord, les fonds pour pouvoir continuer à financer les mesures d’aide d’urgence lancées en automne 2011. Puis l’arrivée des pluies en juin/juillet».
Lors d’une conférence de presse à Berne le 31 mai, Hugo Fasel a relevé d’autres freins à l’aide sur place: la grande pauvreté qui règne au Sahel, une agriculture attardée et une politique agricole inepte, des problèmes de migration, des opérations de guerre, ou encre le réchauffement climatique qui provoque dans la région des périodes de sécheresse toujours plus longues et fréquentes.
L’aide à la survie est cependant prioritaire. Elle s’exerce en faveur de groupes particulièrement vulnérables, comme «les femmes, les enfants, les personnes âgées, les personnes déplacées et réfugiées, a précisé le responsable de la coopération internationale, Albert Schnyder. D’autre part, il faut aider les familles de petits paysans à sortir de la détresse et assurer la réhabilitation de l’agriculture».
Concrètement, Caritas soutient «les paysans, en leur distribuant des semences et de l’outillage pour la période de la prochaine semaison. En même temps, nous essayons d’améliorer les infrastructures agricoles, en construisant des silos à céréales ou des barrages et des retenues d’eau». Les bénéficiaires réalisent ces travaux en échange d’un salaire sous forme de nourriture.
Les actions d’aide des organisations internationales et des œuvres d’entraide privées ont eu des effets positifs, a fait remarquer Hugo Fasel. «C’est la raison pour laquelle on n’a pas vu de photographies de personnes squelettiques, pas de troupeaux de vaches mortes, pas de camps de réfugiés débordés. Pas encore».
Mais les œuvres d’entraide sont dans une situation délicate. «Parce que nous ne voyons pas ces photos terribles, les médias et l’opinion publique ne prêtent pas attention à ce qui se passe. Et d’affirmer: Nous avons besoin d’attention et de soutien pour pouvoir poursuivre notre travail contre les conséquences mortelles de la famine. Jusqu’ici, nous avons enregistré des succès, mais nous sommes engagés dans une course contre la montre».
Caritas a encore rappelé le devoir absolu de la communauté internationale d’apporter son aide avant, et non pas seulement au moment où la catastrophe se produit. Il est encore plus urgent et important d’éviter la venue de la catastrophe. (apic/com/ggc)
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