France: L’ACAT invite à la Nuit des Veilleurs du 23 au 24 juin

Prier et s’engager toute une nuit pour les victimes de la torture

Paris, 30 mai 2012 (Apic) A l’occasion de la Journée internationale de soutien aux victimes de la torture fixée par les Nations unies au 26 juin, l’ACAT appelle les chrétiens de toutes les confessions à prier, toute une nuit, pour les victimes de la torture.

Partout en France et dans le monde, seul ou en groupe, celles et ceux qui s’allient à cette initiative s’engagent à rendre visible la souffrance des victimes durant la nuit du 23 au 24 juin. Veillée, marche, feux, flambeaux, prières, célébration, musique, concert, lectures, chants… : les 400 groupes locaux qui participent à l’initiative ne manquent pas d’idées. Et le succès de cette initiative est sans contexte: le nombre de participants augmente chaque année, depuis 7 ans, affirme l’ACAT (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture) dans un communiqué diffusé le 30 mai.

En 2011, la Nuit des Veilleurs a réuni des milliers de participants qui, unis dans la prière, ont intercédé en faveur des victimes de la torture, que ce soit un peu partout en France, mais aussi au sein des autres pays de la FIACAT (Fédération internationale de l’ACAT).

En France, ce sont près de 10’000 personnes qui se sont rassemblée en 2011 en plus de 400 initiatives: marches, veillées oecuméniques, comme à Paris, relais de prière avec les détenus comme à la maison d’arrêt de Poissy, concert de soutien à un prisonnier tunisien. L’ACAT Suisse a organisé un petit déjeuner à l’aube du 26 juin, les célébrations oecuméniques ont rassemblé les ACAT au Canada, Royaume-Uni et Allemagne… L’ACAT France compte à elle seule 35’000 membres. ONG chrétienne créée en 1974 pour abolir la torture et les exécutions capitales, l’ACAT agit partout dans le monde, sans distinction idéologique, politique ou religieuse. Initié en France, aujourd’hui il existe un réseau international de 30 ACAT locales. Par leur intervention, chaque année plus de 200 personnes sont délivrées de leurs bourreaux dans le monde.

L’initiative de la Nuit des veilleurs s’adresse à l’ensemble des victimes de la torture. Le site www.nuitdesveilleurs.com propose aux participants de s’associer en prière à des cas bien particuliers de personnes à soutenir, dans la rubrique «Victimes». Le thème de la Nuit des veilleurs du 23-24 juin 2012 sera «Une voix dans le silence», d’après le texte biblique 1 ROIS 19,11-14.

Encadré:

Victimes proposées à la prière lors de la Nuit des veilleurs 2012

– Monseigneur Shi Enxiang, un évêque chinois de 89 ans, a été arrêté en avril 2001, en pleine rue, à Pékin. Depuis cette date, sa famille a cherché à avoir de ses nouvelles mais les autorités ont refusé de répondre à leurs demandes d’information, indiquant qu’elles ne le connaissaient pas. Mgr SHI est exposé à des risques de traitements cruels, inhumains ou dégradants ou de torture.

– Surendra Rajan, Sri-Lanka. En août 2009, neuf hommes en civil, appartenant probablement à une division antiterroriste pénètrent au domicile de Surendra Rajan, 30 ans. Son épouse et sa fille de quatre ans assistent à son arrestation. Les hommes indiquent qu’il sera de retour après sa déclaration à la police. Il n’est jamais revenu.

– Zoubaïr Zoubaïraïev, Fédération de Russie. Tchétchène de 33 ans emprisonné à Minoussinsk (Sibérie), Zoubaïr Zoubaïraïev est dans un état de santé très inquiétant à la suite de tortures constantes depuis cinq ans. Condamné, en août 2007, à cinq de prison pour des faits qu’il avait avoués sous la torture, il a été victime de sévices de la part des gardiens de prison dans les différents lieux où il a été détenu. Il a eu la colonne vertébrale brisée, des signes de traumatisme crânien et ne peut plus se déplacer seul.

– Rafael Marques, Angola. En 2004, le Rafael Marques commence à enquêter sur les violations des droits de l’homme commises dans le cadre de l’extraction minière dans les territoires diamantifère des Lundas Norte et Sul. Il publie en septembre 2011 un livre où il révèle les crimes commis par les entreprises de sécurité et l’armée angolaise dans ces zones exploitées notamment par la Société minière de Cuango.

– Le juge djiboutien Mohamed Cheick Souleiman a été arrêté le 21 novembre 2011 pour avoir fait libérer, dans le cadre légitime de ses fonctions, 40 opposants politiques dont il considérait l’arrestation et la détention arbitraires. D’abord détenu dans un lieu secret, le juge Souleiman a ensuite été transféré à la prison de Gabode, où il aurait été torturé.

– Alejandro Gómez, Honduras. Membre de la coopérative La Trinidad affiliée au Mouvement authentique revendicatif de paysans de l’Aguán (MARCA), Alejandro Gómez a été enlevé le 10 mai 2011 par des gardes privés. Conduit dans des champs éloignés, il a été sauvagement torturé pour donner le nom de leaders paysans, des caches d’armes, etc. Il a pu contacter sa famille et être sauvé après que ses bourreaux l’ont laissé pour mort au bout de trois jours.

– Andrés et Josué López Hernández sont deux frères de la communauté indigène tzotzil à Pueblo Nuevo Solistahucán dans l’État du Chiapas au Mexique. Le 19 août 2011, ils ont porté plainte contre des agents de la police judiciaire du Bureau du procureur spécialisé contre la délinquance organisée (FECDO) qui les ont torturés pour leur faire avouer le meurtre d’un commandant de police municipale.

– Charbel Qazzi, Liban. Né en 1954, Charbel Qazzi, ingénieur en télécommunication, a été arrêté par les services de renseignements de l’armée libanaise le 24 juin 2010. Soupçonné de collaboration avec Israël, il a passé deux mois et demi au centre de détention du Ministère de la Défense, dont 25 jours dans un couloir, menotté dans le dos et les yeux bandés. Frappé, suspendu, il a été forcé des signer des dizaines de pages qu’il n’a pas été autorisé à lire.

– Abdulhadi Al Khawaja est un défenseur des droits de l’homme dano-bahreïni, fondateur du Centre bahreïni pour les droits de l’homme et ancien coordinateur de l’ONG internationale de défense des droits de l’homme Frontline. Il purge actuellement une peine d’emprisonnement à perpétuité à la prison de Jaw.

– Fatoumata, France. Ivoirienne, née de famille musulmane, Fatoumata, à peine majeure, a eu une relation avec un jeune chrétien contre la volonté de sa famille. Une enfant hors mariage naît de cette relation. Elle subit alors de multiples brimades, vexations et humiliations de la part de sa famille. […] Elle quitte la Côte d’Ivoire en septembre 2010 et arrive en France, où elle dépose une demande d’asile. Cependant, en septembre 2011, l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) rejette sa demande.

(apic/com/bb)

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