Mali: Les leaders religieux cherchent ensemble une solution à la crise

Chrétiens et musulmans prient pour la paix et s’engagent pour l’unité

Bamako, 30 mai 2012 (Apic) Les dignitaires musulmans du Haut conseil islamique (HCI), des Eglises catholique et protestante du Mali se sont engagés dans une recherche pour faire sortir le pays de la crise qui le traverse depuis le 22 mars.

Une junte militaire a renversé le régime du président Amadou Toumani Touré, mais a été contrainte, sous la menace de sanctions de la Communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), de remettre le pouvoir aux civils pour une période de transition d’un an. Entre temps, Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et le Mouvement de libération de l’Azawad ce sont emparés des provinces nord de Gao, Tombouctou et Kiddal. Ils ont annoncé, dimanche 27 mai, leur unification, et proclamé la création d’un Etat islamique au Nord Mali. Le gouvernement et la population du Mali ont rejeté cette proclamation, indiquant que le pays reste un et indivisible.

Les musulmans ont prié pour la paix, vendredi 25 mai, alors que les catholiques et les protestants l’ont fait le dimanche 27 mai. Mgr Jean Zerbo, archevêque de Bamako, avait exhorté les catholiques à «prier intensément» à la Pentecôte pour le pays, a rapporté le Service d’information catholique pour l’Afrique (CISA), citant le père Edmond Dembèlé, Secrétaire de la Conférence épiscopale du Mali.

Les militaires restent en caserne pour le moment

Selon les médias maliens, à l’appel des leaders religieux, lancé lors d’une rencontre, le 28 mai, entre les leaders religieux du Mali (musulmans et chrétiens), les familles fondatrices de Bamako et les responsables du Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et la république (FDR), les religieux et les notables ont obtenu des hommes politiques de suspendre leur ordre de marche. Cette mobilisation devait avoir lieu le 29 mai autour de l’Assemblée nationale, au siège de l’Office de radiodiffusion-télévision du Mali (ORTM), à l’aéroport, pour dénoncer la présence de militaires depuis le coup d’Etat du 22 mars. Pour le FDR, une telle initiative aurait empêché le fonctionnement normal des institutions. Les militaires doivent retourner dans les casernes, afin de faciliter le processus de libération du nord, et l’arrivée de troupes ouest-africaines.

Par la voix de l’Imam Mahmoud Dicko, président du HCI, leur porte-parole, les dirigeants religieux ont reconnu que le siège des institutions par les militaires «n’est pas conforme à nos valeurs traditionnelles». «Ni les opinions politiques, ni les confessions religieuses ne doivent diviser les Maliens, mais au contraire, cette diversité doit renforcer nos liens», a-t-il poursuivi.

Les différentes confessions religieuses, selon leurs dirigeants, continueront de jouer un rôle important dans la recherche d’une sortie de crise, liée à la sécession du nord et au coup d’état du 22 mars. (apic/ibc/bb)

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