Il sera chargé d’émettre des avis juridiques religieux, dans le respect du rite malékite
Nouakchott, 26 mai 2012 (Apic) Le gouvernement de la République islamique de Mauritanie a décidé, jeudi 24 mai, de mettre en place un Haut conseil de la fatwa et des recours gracieux (HCFRG). C’est qu’indique un communiqué officiel publié par l’Agence de presse mauritanienne en ligne, Agence Nouakchott Information (ANI).
Lors du Conseil des ministres du jeudi 24 mai, le gouvernement mauritanien a adopté un projet de décret portant création de ce Haut conseil, qui sera chargé d’émettre des fatwas, c’est-à-dire des avis juridiques de spécialistes de la loi islamique. Dans le cadre de sa mission, il recevra tout recours gracieux (demande de réexamen d’une décision) afin de participer aux règlements des contentieux qui surviendraient entre toute entité de droit public ou privé.
Selon le site de Radio France Internationale, www.rfi.fr, le Haut conseil sera composé de neuf érudits, nommés pour deux ans. Il sera placé sous la tutelle directe du chef d’Etat et son président aura rang de ministre. Sa mission sera d’émettre des fatwas, c’est-à-dire, des avis juridiques religieux, dans le respect du rite malékite. Il devra aussi résoudre tous les contentieux qui ne sont pas en cours de traitement par la justice ou le médiateur de la République.
Le HCFRG pourrait avoir une influence certaine sur la vie quotidienne des Mauritaniens. Il ne devrait cependant pas se prononcer sur l’affaire des livres brûlés, début mai, par un anti-esclavagiste, Biram Ould Abeid. Avec d’autres militants, il avait brûlé des livres de jurisprudence du rite malékite, considérant que les recueils de Khalil, Ebn Acher Risalla Alakhdary et d’autres sont «une sorte de légalisation dogmatique de l’esclavage» et justifient religieusement la pratique de l’esclavage. Biram Ould Abeid et neuf autres militants de l’Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA) sont déjà entre les mains de la justice. Ils sont inculpés de «violation des valeurs islamiques du peuple mauritanien».
Le président Mohamed Ould Abdel Aziz a condamné cet acte «contraire aux valeurs de l’islam», affirmant que la Mauritanie est un Etat «islamique et non laïc». Il a promis que les pouvoirs publics se saisiraient de l’affaire des livres brûlés. (apic/ani/refi/ibc/be)
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