Les évêques catholique et anglican demandent aux députés de rejeter le texte
Port-Louis, 22 mai 2012 (Apic) Alors qu’à l’Ile Maurice l’Assemblée nationale débat en deuxième lecture, le 22 mai, du projet de loi gouvernementale visant à légaliser l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans des cas spécifiques, la société mauricienne est plus divisée que jamais.
Près de 400 personnes ont répondu dimanche 20 mai à l’appel de la «Plateforme Pour la Vie», émanant des Eglises catholique et anglicane, pour dire leur opposition au projet de loi gouvernementale visant à légaliser l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans des cas spécifiques. Le sujet divise la société mauricienne: des militants pro-avortement réclament depuis des décennies que l’IVG soit autorisée. Des groupements proches de l’Eglise se déclarent par contre farouchement opposés au nom du droit sacré à la vie.
Mgr Maurice Piat et Ian Ernest, évêques catholique et anglican de Port-Louis, la capitale de l’Ile Maurice, au sud-ouest de l’Océan Indien, ont appelé le Parlement à ne pas dépénaliser l’avortement sous quelque condition que ce soit, rapporte le quotidien mauricien «L’Express».
Religieux de différentes confessions, travailleurs sociaux, médecins, de même que des femmes ayant eu recours à l’avortement, ont tous expliqué que l’IVG n’a jamais été une solution et ne le sera jamais. Les deux hommes d’Eglise ont lancé cet appel dimanche 20 mai lors d’un rassemblement au Jardin de la Compagnie à Port-Louis. La manifestation avait été convoquée par la «Plateforme Pour la Vie», une organisation opposée à un projet de loi du gouvernement. Celui-ci veut autoriser l’IVG cas de grossesse due à un viol, à l’inceste, ou si cette grossesse met en danger la vie de la mère.
Adopté en Conseil des ministres, le 4 mai dernier, ce projet de loi est débattu au Parlement le mardi 22 mai, dans le but d’être adopté. Le 9 mai, les représentants des religions hindoue, musulmane et bahaïe au Conseil des religions de l’Ile Maurice, ont apporté leur soutien au projet de lois, précisant, toutefois, que l’avortement ne doit pas pour autant être banalisé.
Pour Mgr Piat, l’Etat n’a pas le droit moral de permettre à la société de choisir en ce qui concerne l’avortement. «Dans ce cas, autant donner le droit aux personnes de choisir pour la vente de drogue, ou de s’adonner à la pédophilie», a-t-il lancé. Selon lui, même les femmes ayant déjà eu recours à l’avortement ne l’ont jamais fait de gaieté de cœur. Il a également invité la population à se mobiliser pour dissuader les députés de voter ce projet de loi.
Quant à Mgr Ian Ernest, chef de l’Eglise anglicane à Maurice, a exhorté le gouvernement à faire marche arrière sur le projet de loi. «On ne peut présenter une loi uniquement dans le but de venir faire plaisir à certaines organisations, ainsi qu’à un groupe de personnes, car, il s’agit là de la vie humaine», a-t-il remarqué.
Mgr Ian Ernest a aussi fait part de l’intention de l’Eglise anglicane de présenter prochainement un document qui sera intitulé «La Sainteté de la Vie». Ce document comprendra plusieurs propositions qui tenteront de décourager l’Etat à légaliser l’IVG. «Je demande un coup de main à tous ceux intéressés, car il nous faudra faire davantage d’efforts si nous souhaitons réellement remporter cette victoire», a-t-il plaidé. De son côté, l’imam Fanoowan, représentant de l’islam, a apporté son soutien à la «Plateforme Pour la Vie», faisant observer que «si le gouvernement persiste dans cette voie, l’histoire retiendra qu’ils ont porté atteinte à la vie des Mauriciens». (apic/ibc/be)
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