Pakistan: Mgr Coutts demande l’égalité des droits pour les minorités religieuses

1’000 cas de conversions forcées par an

Karachi, 24 avril 2012 (Apic) Mgr Joseph Coutts, archevêque de Karachi et président de la Conférence épiscopale du Pakistan, demande «l’égalité des droits, des chances, la pleine dignité et la liberté» pour les chrétiens du pays. La Commission ’Justice et Paix’ de la Conférence épiscopale interpelle de son côté la Cour Suprême sur la question des conversions forcées à l’islam. On en compterait quelque 1’000 par an dans le pays.

«Le défi principal, pour nous chrétiens, est d’être acceptés comme citoyens égaux aux autres, titulaires des mêmes droits et de la liberté de professer notre foi. C’est ce que le fondateur du Pakistan, Muhammad Ali Jinnah, désirait», a relevé Mgr Coutts dans un entretien à l’agence missionnaire romaine Fides.

L’archevêque rappelle que l’Eglise catholique au Pakistan est pauvre. «Les fidèles ont des problèmes sociaux et économiques. L’instruction est une urgence pour tous mais surtout pour les chrétiens qui, dans ce domaine, doivent supporter de fortes discriminations.» Une autre question grave, déclare Mgr Coutts, est la croissance de l’intolérance. «Certains groupes musulmans nous considèrent, nous chrétiens, comme étrangers ou proches des Occidentaux et ceci fait de nous un objet de haine et de préjugés. Nous sommes chrétiens mais nous nous sentons pleinement pakistanais ».

Pour l’archevêque, le dialogue avec les fidèles musulmans reste cependant possible. «Nous nous retrouvons sur les valeurs communes telles que l’aide à ceux qui souffrent et la solidarité. En de nombreuses situations, nous avons travaillé côte à côte.»

Non au déni de justice

De son côté, la Commission ’Justice et Paix’ de la Conférence épiscopale du Pakistan a interpellé la Cour Suprême sur le problème des conversions forcées. ’Justice et Paix’ attend de la plus haute instance judiciaire du pays une prise de position ferme en faveur de la justice, des droits humains et de la liberté religieuse. Cette interpellation intervient après un arrêt de la Cour Suprême daté du 18 avril 2012, ordonnant à trois jeunes femmes hindoues, converties de force à l’islam, de retourner auprès de leurs maris musulmans.

’Justice et Paix’ souligne que les «procédures judiciaires ne peuvent devenir un instrument d’injustice, lorsque le principe de la libre adhésion est appliqué improprement ou de manière sélective et au mépris des réalités sociales». Par exemple, «dans l’un des cas susmentionnés, mais également dans de nombreux autres cas de conversions, les tribunaux ont négligé de vérifier l’âge de la personne convertie».

Sur le thème brûlant des conversions forcées à l’islam, le Ministre d’Etat fédéral chargé de l’harmonie interreligieuse, Akram Gill, a convoqué une réunion de la Commission nationale pour les Minorités, qu’il préside et qui rassemble des représentants de toutes les communautés religieuses. Selon des sources ecclésiales au Pakistan, les cas de conversions forcées de jeunes hindoues et chrétiennes à l’islam sont au nombre de quelque 1’000 par an. (apic/fides/mp)

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