Une parfaite leçon de désinformation
Clermont-Ferrand, 5 avril 2012 (Apic) Mgr Hippolyte Simon, archevêque de Clermont-Ferrand et vice-président de la Conférence épiscopale française, s’en prend vivement à la «parfaite leçon de désinformation» donné par un documentaire intitulé «La guerre perdue du Vatican» diffusé le 2 avril 2012 sur la chaîne de télévision publique France 3. Dans une lettre ouverte publié par le journal «La Croix», l’évêque dénonce un journalisme «sinon mal intentionné du moins terriblement partial» qui aboutit à une «caricature».
«La guerre perdue du Vatican» se propose de faire le bilan, cinquante ans après son ouverture par Jean XXIII, du deuxième concile du Vatican. Pour Mgr Simon, «d’entrée de jeu, la thèse centrale du film est posée. Bien que le Concile Vatican II ait réussi à ouvrir l’Eglise aux exigences des temps qui sont les nôtres, cette parenthèse va bientôt se refermer. Nous allons assister au triomphe des intégristes et à la déconfiture des illusions conciliaires.» Pour illustrer sa thèse, le film s’ouvre sur une célébration présidée par l’abbé Laguérie, ancien disciple de Mgr Lefebvre – qui fut un des leaders de l’opposition conciliaire – aujourd’hui rallié à Rome, et se clôt sur une vision d’apocalypse; un enchevêtrement de chaises vides entassées par le vent d’orage, dans la nuit des JMJ, à Madrid, au mois d’août 2011.
Entre ces deux visions, relève Mgr Simon «nous avons droit à un véritable pot pourri d’approximations et d’amalgames pour illustrer la thèse de départ. Tout ce qui se réclame de Vatican II a fait faillite, tout ce qui s’est dressé contre lui est au zénith.»
Le film fait entendre, par bribes, quelques témoins et commentateurs du Concile : le cardinal Roger Etchegaray, Mgr Georges Gilson et Mgr Albert Rouet. De toute évidence pour l’évêque, leurs témoignages «ont été divisés, coupés en tranches et chaque élément s’est retrouvé placé dans une perspective globale qui est la vision du documentariste et non celle des témoins. Pour fréquente qu’elle soit, cette procédure est-elle admissible ?» «En un mot comme en cent, on ne peut pas laisser résumer l’héritage de Vatican II par cette caricature de bilan», conclut Mgr Simon, en invitant l’auteur du documentaire à venir commenter son film avec lui. (apic/cx/mp)
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