L’accès aux sacrements des divorcés remariés en question
Zurich, 9 mars 2012 (Apic) Dans diverses paroisses du diocèse de Coire dimanche 11 mars, les prêtres vont boycotter la lecture de la lettre pastorale de Carême de Mgr Vitus Huonder, rapporte la presse alémanique. L’évêque y traite du mariage, du divorce et de l’accès aux sacrements des divorcés remariés.
Constatant les difficultés actuelles d’une union «pour la vie», il relève qu’elle est possible «sous le regard de Dieu». Il maintient aussi des positions fermes à l’égard des divorcés remariés: ils restent exclus des sacrements. Cette lettre pastorale, qui devrait être lue dans toutes les églises du diocèse ce dimanche, sera tout simplement laissée de côté par un certain nombre de prêtres et responsables de paroisse (Gemeindeleiter), rapportent divers journaux alémaniques.
Il n’est pas inhabituel que certains passages – ou l’entièreté – d’une lettre pastorale de l’évêque ne soient pas lus dans les paroisses en raison d’autres priorités, mais qu’un aussi grand nombre d’agents pastoraux annoncent leur intention de la boycotter est plutôt rare.
#Le canton de Zurich se montre le plus rebelle
C’est dans le canton de Zurich que l’on se montre le plus rebelle: le journal «Zürcher Unterländer» de jeudi 8 mars écrit que déjà 34 agents pastoraux ont signé une lettre ouverte du doyen de Winterthur. Ils expliquent qu’ils ne vont pas lire la lettre pastorale et se distancient tant de son contenu que de sa forme. Selon le «Landbote» du 9 mars, ils veulent continuer de distribuer les sacrements aux divorcés remariés. Le journal pense que la lettre de Mgr Huonder ne sera pas lue dans la plupart des églises du canton de Zurich. Le quotidien «Tages-Anzeiger», qui a fait un sondage dans les paroisses du bord du lac de Zurich, et la «Zürichsee-Zeitung» du 6 mars, qui a fait le sien dans le district de Horgen, arrivent tous deux à la même conclusion.
En Suisse centrale, des voix allant dans le même sens se sont fait entendre. A Nidwald, c’est même l’assemblée décanale qui a estimé à l’unanimité que cette lettre «ne peut pas être lue à la messe». Elle affirme que l’on va continuer à ne pas refuser les sacrements aux divorcés remariés, relève la «Nidwaldner Zeitung» du 9 mars. Deux curés de Schwyz ont annoncé qu’ils n’allaient pas lire la lettre de Mgr Huonder, mais le journal en a également trouvé deux autres qui approuvent le contenu de la lettre pastorale. La «Südostschweiz» écrit que le Conseil pastoral des Grisons n’est pas non plus satisfait de la lettre pastorale de carême de leur évêque. Là aussi, des prêtres ne vont pas la lire.
#En premier lieu la miséricorde
La plupart des agents pastoraux qui ont annoncé le boycott évoquent la question du refus des sacrements aux divorcés remariés. Certes, admettent-ils, cela correspond au droit canonique de l’Eglise catholique, mais ils mettent en avant la miséricorde vécue par Jésus. Ainsi ils ne veulent pas s’ériger en juges par rapport aux fidèles concernés. Ils pensent que cette lettre pastorale n’est pas le bon moyen pour protéger le mariage.
A Nidwald, relevant que la lettre stigmatise les divorcés, les agents pastoraux affirment ne pas vouloir chasser les gens, mais plutôt les accompagner. Giuseppe Gracia, porte-parole du diocèse de Coire, conteste le fait que les divorcés soient discriminés. Il souligne que Mgr Huonder reconnaît que, dans certaines circonstances, une séparation est inévitable. La lettre pastorale demande aux agents pastoraux de traiter les personnes concernées avec une particulièrement grande sensibilité. (apic/pem/rp/be)
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