Le plus grand nombre d’actes graves depuis 2003
Genève, 9 mars 2012 (Apic) Le nombre d’actes antisémites recensés en Suisse romande en 2011 a connu une augmentation de 28% par rapport à l’année 2010, relève le Rapport annuel de la Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation (CICAD), présenté le 9 mars 2012. Sur les 130 actes recensés, 5 sont considérés comme graves.
Au total, 130 actes antisémites (contre 104 l’année précédente), dont 5 considérés comme graves, 6 comme sérieux et 119 comme préoccupants ont été enregistrés. Au-delà de la hausse de ces chiffres, c’est davantage la nature de ces actes qui inquiètent la CICAD, car il s’agit principalement d’agressions physiques ou encore de menaces de mort et d’insultes ciblées. Selon le rapport, 2011 est l’année qui enregistre le plus grand nombre d’actes graves depuis le début du recensement en 2003.
A Lausanne, c’est le passage à tabac de l’assistant d’un rabbin par trois individus qui a suscité la consternation, alors qu’à Genève, c’est ce juif orthodoxe, poignardé en pleine rue en décembre, qui a marqué les esprits.
La CICAD n’est pas non plus épargnée. En 2011, Johanne Gurfinkiel, son secrétaire général, a reçu à deux reprises des menaces de mort, notamment de l’un des agresseurs de l’assistant du rabbin.
Selon la CICAD, le conflit du Moyen-Orient alimente aussi le courant antisémite. L’utilisation croissante des nouveaux moyens de communication tend à favoriser la hausse d’actes antisémites. Les Internautes sont de plus en plus nombreux à créer leur blog et à commenter des articles, souvent de manière anonyme, et y déversent leur haine antisémite. La théorie de la conspiration refait aussi surface par ce biais.
«En utilisant le prétexte de la liberté d’expression, des activistes entendent imposer un ’droit à la discrimination’, à la ’diffamation’ et à ’l’injure raciste’. Cette libération de la parole antisémite est pour le moins alarmante», souligne la CICAD.
L’association déplore que, face à ces phénomènes antisémites, les réponses politiques et pédagogiques concrètes restent assez marginales. «Dès lors que le combat sur les sources de l’antisémitisme reste insignifiant, les perspectives sont sombres. Il est probable de voir les expressions de la haine croître et, surtout à moyen terme, le nombre et la gravité des actes augmenter», conclut-elle.
La CICAD salue malgré tout les récentes prises de position du Conseil Suisse de la presse concernant le manque de supervision des messages d’Internautes. Elle indique avoir fait part de ses recommandations à destination de l’éducation, des élus et des médias, pour lutter contre l’antisémitisme.
Le rapport 2011 de la CICAD est téléchargeable sur www.cicad.ch/index.php?id=39 (apic/com/nd)
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